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Réactions émotives pour le documentaire La Mosquée: une communauté menacée

Boufeldja Benabdallah n’a pas encore accepté qu’on ne parle pas d’un acte terroriste pour expliquer les évènements du 29 janvier 2017 comme il le mentionne dans le documentaire. (Photo Métro Média – Jean Carrier) Photo:

MÉMOIRE. Frustration, injustice, tristesse ont été des émotions ressenties par ceux qui s’étaient déplacés à l’Université Laval pour assister à la projection publique du documentaire La Mosquée: une communauté menacée. Un état d’esprit que le réalisateur Ariel Nasr a su capter selon les personnes qui assistaient à la projection. 

«J’ai été touché et j’ai même versé une larme durant le documentaire. Le réalisateur a très bien dégagé les différents aspects qu’a engendrés la journée du 29 janvier 2017», déclare le papa de la famille Zougar, qui est nouvellement installée au Québec après avoir vécu dans la région des Tourelles, en France.

La famille Zougar se sent interpellée par le documentaire alors qu’un ami fait partie des victimes de la tragédie. (Photo Métro Média – Jean Carrier)

Pour cette famille de sept, il fait peu de doute que le racisme est bien présent au Québec. «Nous avons subi du racisme depuis notre arrivée à Québec. Spécialement avec nos enfants alors que notre plus vieux se fait carrément dire de retourner chez eux ou il se fait traiter de sale Français qui pue. C’est difficile de comparer avec la France, mais le documentaire met en lumière ce point alors que quand on regarde les médias c’est le contraire qui est véhiculé. On ne se sent pas dans le juste», affirment les parents.

L’espoir est une bonne chose

Pour Aymen Derbali, survivant de l’attentat et de sept projectiles reçus à la grande mosquée de Québec, le film s’est avéré très émotif. «C’est la première fois que je le voyais et c’était important pour moi de le faire pour voir les témoignages des autres familles qui ont été impliquées dans cette tragédie. Je pense que cela peut s’avérer un excellent outil pour sensibiliser la population au racisme. Il ne fait pas de doute que cela va contribuer à réveiller notre mémoire collective des évènements. Il y a des moments très sombres, mais il y a aussi de l’espoir véhiculé dans ce documentaire», insiste l’homme, qui se déplace en fauteuil roulant depuis la triste journée.

Il termine la discussion avec des sages paroles. «L’espoir c’est quelque chose de très fort. Ma femme aurait pu me faire débrancher au premier diagnostic des médecins, mais elle a choisi de me garder en vie parce qu’elle avait de l’espoir. J’ai maintenant une deuxième vie et ma condition s’améliore constamment.»

Aymen Derbali affirme que les évènements étaient très frais dans la mémoire des gens quand le film a été réalisé. (Photo Métro Média – Jean Carrier)

Ne jamais oublier

Pour le président du Centre culturel islamique de Québec, Boufeldja Benabdallah, l’importance du documentaire est indéniable. «Toute démarche qui fait que les gens vont se souvenir de cet attentat est positive. Il faut continuer à se rappeler de ce qui est arrivé pour continuer à cheminer dans nos émotions et apprendre à vivre avec la suite des choses. La démarche du réalisateur a été très respectueuse pour les victimes et leurs proches. J’ai accepté 99% des demandes faites pour le documentaire qui a été réalisé avec en étroite collaboration.»

Pour le producteur Ariel Nasr, l’objectif premier du film était de remettre les pendules à l’heure. «Je n’aimais pas ce qui était véhiculé au sujet de la communauté musulmane de Québec. Il y avait une image négative et je trouvais que ça sonnait faux. Je voulais changer cette idée préconçue avec l’aide du documentaire pour projeter l’image d’une communauté forte et résiliente qui est la réalité.»

Il y aura cinq projections publiques du documentaire du réalisateur Ariel Nasr le 29 janvier prochain. (Photo Métro Média – Jean Carrier)

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