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La détermination d’Édith Ducharme récompensée de l’Ordre de la rose blanche

Diplômée en génie physique de l’Université Laval, Édith Ducharme est la 5e lauréate de l’Ordre de la rose blanche de Polytechnique où elle poursuite ses études à la maîtrise. (Photo gracieuseté – Denis Bernier) Photo:

Cinquième lauréate de cette distinction soulignant la tragédie de Polytechnique

MÉMOIRE. Fidèle à sa volonté de poursuivre les ambitions des 14 femmes assassinées lors de la fusillade survenue le 6 décembre 1989, l’École Polytechnique promeut des modèles d’ingénieurs inspirants par la remise de l’Ordre de la rose blanche. La cinquième lauréate est Édith Ducharme, une étudiante de Québec qui a obtenu un baccalauréat en génie à l’Université Laval et qui poursuit à la maîtrise.

La récipiendaire 2019 ne manque pas d’enthousiasme lorsqu’il s’agit de parler de son projet de recherche à la maîtrise en génie physique à Polytechnique Montréal sous la direction de Caroline Boudoux. Elle travaille à mettre au point un coupleur en verre fluoré. Il s’agit d’un procédé à la fibre optique permettant d’envisager des thérapies laser à l’efficacité d’ablation environ 2000 fois plus élevée que celle de la silice actuellement utilisée. Celui-ci pourrait révolutionner la chirurgie médicale.

Dans sa présentation, la jeune femme de 23 ans se décrit comme une «leadeuse» née (elle insiste sur la féminisation du terme), qui se démarque par son implication sociale. Tables rondes avec des femmes scientifiques de renom, 5 à 7 de réseautage et conférences comptent parmi la multitude d’activités organisées par l’étudiante. Son objectif avoué consiste à encourager la présence des femmes en génie.

L’élément déclencheur de son engagement? Une recherche sur la progression-rétention de la gent féminine dans les métiers traditionnellement masculins effectuée pour la Chaire de leadership en enseignement de l’Université Laval. Son constat révèle que si les femmes sont heureuses en génie et y restent une fois qu’elles y sont, il est toutefois plus difficile de les attirer dans la profession.

Nathalie Provost, survivante du 6 décembre 1989 et marraine de l’Ordre de la rose blanche; Édith Ducharme, 5e lauréate de l’Ordre de la rose blanche; Michèle Thibodeau-DeGuire, présidente du c.a. de Polytechnique Montréal, marraine et présidente du jury de l’Ordre de la rose blanche; et Philippe A. Tanguy, d.g. de Polytechnique Montréal. (Photo gracieuseté – Denis Bernier)

«En analysant la littérature, j’ai pu voir à quel point l’absence de modèles, notamment au cégep, m’avait affectée, moi», soutient l’étudiante originaire du quartier Saint-Sacrement à Québec. Elle a décidé de combler ce vide en montant une conférence sur les débouchés des carrières en génie au niveau collégial. «Je voulais parler de mon expérience et montrer qu’il était possible d’aimer la physique et les maths tout en ayant plein d’autres domaines d’intérêt, comme la musique», conclut celle qui est aussi une pianiste accomplie.

À propos de l’Ordre de la rose blanche

L’Ordre de la rose blanche a été institué par Polytechnique en 2014, en hommage aux victimes des tristes événements qui ont marqué son histoire. Assorti d’une bourse de 30 000$, il est décerné annuellement à une étudiante canadienne en génie qui poursuit ses études aux cycles supérieurs dans ce domaine, au pays ou ailleurs dans le monde. À cet égard, la remise de cette année a eu lieu en présence de trois précédentes lauréates, soit: Liane Bernstein (2e lauréate), doctorante au Massachusetts Institute of Technology, Ella Thomson (3e lauréate), doctorante en génie électrique à l’Université Stanford, et Viviane Aubin (4e lauréate), étudiante à la maîtrise en génie énergétique à Polytechnique.

En réunissant ces boursières de l’Ordre, Polytechnique Montréal met en lumière les ambitions de ces jeunes femmes qui portent haut le flambeau du génie et les présente comme des modèles inspirants pour les jeunes filles qui rêvent d’étudier dans ce domaine. Cet objectif trouve un écho dans les propos d’Édith Ducharme, qui témoigne que son choix de faire des études en génie physique n’est pas le fruit d’un processus spontané, car elle a manqué de modèles. «Je me suis dit que la meilleure façon de redonner au suivant, c’était de veiller à devenir le modèle que j’aurais voulu avoir. L’Ordre de la rose blanche est un solide pas dans cette direction.»

Elle salue au passage les femmes d’exception qui ont joué ensuite un rôle déterminant dans sa formation d’ingénieure, telles que Claire Deschênes, de l’Université Laval, Ève Langelier, de l’Université de Sherbrooke, ou encore Caroline Boudoux, qui dirige ses études à Polytechnique Montréal. «Je crois en ces modèles féminins. Je voudrais un jour leur ressembler afin de donner à d’autres l’élan souvent nécessaire pour devenir ingénieure», souligne la fière lauréate 2019 de l’Ordre de la rose blanche.

Philippe A. Tanguy, d.g. de Polytechnique Montréal; Nathalie Provost, survivante du 6 décembre 1989 et marraine de l’Ordre de la rose blanche; Édith Ducharme, 5e lauréate de l’Ordre de la rose blanche; Viviane Aubin, 4e lauréate de l’Ordre; Liane Bernstein, 2e lauréate de l’Ordre; Ella Thomson, 3e lauréate de l’Ordre; et Michèle Thibodeau-DeGuire, présidente du c.a. de Polytechnique Montréal, marraine et présidente du jury de l’Ordre de la rose blanche. (Photo gracieuseté – Denis Bernier)

Québec Hebdo

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