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Le programme «Chercheur d’un jour» démystifie la science depuis 20 ans

Le programme «Chercheur d’un jour« vise à démystifier et favoriser les carrières en sciences de la santé. (Photo Métro Média – François Cattapan) Photo:

ÉDUCATION. Méconnues et souvent perçues comme inaccessibles, les carrières en science ont besoin de visibilité pour séduire la jeunesse étudiante. C’est la mission que se donne depuis deux décennies le programme Chercheur d’un jour au Centre de recherche en infectiologie (CRI) du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Québec-Université Laval.

Parmi les activités et mises en situation, il y a l’incontournable enfilage du sarrau et même de combinaisons de protection. (Photo Métro Média – François Cattapan)

Grâce à cette démarche instaurée à la fin des années 1990, plusieurs milliers d’étudiants du secondaire ont pu découvrir la profession de chercheur, en intégrant un laboratoire de recherche en activité pendant une journée. Aux yeux des organisateurs, «il n’y a pas meilleur moyen pour sensibiliser les jeunes aux carrières en sciences et technologies, ainsi que pour discuter avec eux des défis sociétaux qui guident les avancées en santé».

Félicité par le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, et par le p.-d.g. du CHU de Québec, Martin Beaumont, l’instigateur du programme Chercheur d’un jour, le Dr Michel G. Bergeron donne en exemple son cheminement académique. «Je me destinais à une carrière en musique, puis mon goût pour l’entraide m’a fait dévier vers la médecine. Mais, après avoir vu un patient aux prises avec une endocardite bactérienne, j’ai alors décidé de m’investir dans la recherche», raconte-t-il pour illustrer à quel point les influences peuvent faire dévier la trajectoire personnelle.

Le Dr Bergeron a ensuite fondé le CRI, qui n’a cessé de croître depuis 1974, pour devenir l’un des plus grands centres du genre au pays. Les travaux et certaines réalisations des membres de son équipe, notamment en matière de lutte aux virus Ebola et Zika, ont mené à des progrès qui ont été salués à l’échelle mondiale.

«Il importe de partager ces connaissances et d’éveiller l’intérêt de la relève. Le but est de permettre aux chercheurs de transmettre aux jeunes visiteurs leur amour et leur passion pour la science. C’est une façon audacieuse d’inoculer le goût de découvrir la recherche. Et ça marche, car nous comptons dans l’équipe plusieurs initiés des premières cohortes du programme», indique avec enthousiasme le Dr Bergeron, qui a lancé l’initiative avec son collègue le Dr Yves Bergeron en 1998.

Stimuler l’intérêt

Le programme Chercheur d’un jour se déroule dans les laboratoires du CRI. Il accueille une dizaine d’élèves de secondaires IV et V, ainsi qu’à leurs professeurs ou conseillers en orientation. L’idée consiste à les mettre en contact avec les réalités d’une carrière en sciences de la santé et les développements en biotechnologies, afin de stimuler l’intérêt dans leur orientation d’avenir. En plus de côtoyer des chercheurs dans leur quotidien, les visiteurs assistent à des ateliers sur des thèmes de recherche d’actualité, expérimentent l’utilisation d’instruments usuels en laboratoire et sont exposés aux découvertes récentes grâce aux technologies de pointe.

«Certes, la formule évolue avec son temps. Néanmoins, on constate depuis le début que les jeunes aiment être mis en situation et expérimenter nos appareils sophistiqués. Ça les motive davantage que de se faire bourrer la tête de concepts théoriques et ça suscite leur créativité et leur curiosité. Deux éléments essentiels pour devenir un bon chercheur», observe le nouveau responsable du programme, Jean-Luc Simard.

Rien de tel qu’une expérimentation pour se familiariser avec les appareils de diagnostic rapide. (Photo Métro Média – François Cattapan)

Ainsi, lors de notre passage, les chercheurs d’un jour ont eu droit à une visite commentée du CRI, suivi d’ateliers sur la bio-imagerie et la lutte au VIH-SIDA. Puis, ils ont été sensibilisés à la recherche préventive contre les infections transmissibles sexuellement (ITS), avant de mettre à l’essai un appareil de diagnostic rapide dernier cri. Enfin, ils ont été informés de la récente mise au point du condom invisible pour la femme, capable de prévenir une grossesse non désirée tout en protégeant des ITS.

Si peu de participants envisageaient une carrière en recherche scientifique avant la visite, plusieurs affirment y songer sérieusement au sortir de celle-ci. C’est le but de l’exercice.

Pour plus d’informations: www.chercheur-e-d-un-jour.com

Quelques chiffres révélateurs depuis 20 ans

  • Participation de près de 4500 étudiants de secondaires IV et V.
  • En provenance de 70 institutions d’enseignement de l’est du Québec.
  • Accueillis en milieu de travail chaque mercredi de l’année scolaire.

Ce qu’ils en disent:

«Nous avons un grand défi à relever pour faire découvrir aux jeunes, et en particulier aux filles, leur passion, leur créativité et leur esprit scientifique. Chercheur d’un jour atteint précisément ces objectifs.» – Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec

«Cette initiative novatrice, qui a fait ses preuves depuis 20 ans, contribue à notre mission d’enseignement et vient allumer chez plusieurs de ces jeunes l’étincelle de la curiosité scientifique.» – Martin Beaumont, p.-d.g. du CHU de Québec-Université Laval

Les jeunes chercheurs d’un jour sont initiés à la réalité d’un scientifique dans les laboratoires du CRI. (Photo Métro Média – François Cattapan)

Québec Hebdo

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