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Citation locale pour le domaine des Pauvres

La maison ancestrale témoigne de plus de trois siècles d’histoire. (Photo Métro Média – François Cattapan) Photo:

PATRIMOINE. La saga entourant la subdivision en lots du domaine des Pauvres, dans le rang des Mines, est en voie de connaître un dénouement. La Ville de Saint-Augustin a reçu l’aval du ministère de la Culture pour préserver le site historique.

À la suite de la demande qui lui a été acheminée, le Ministère a confirmé l’intérêt patrimonial local du lieu. C’est toutefois au conseil municipal d’y voir et c’est dans cette optique que des démarches réglementaires ont été entamées. L’objectif vise à protéger la valeur patrimoniale des parties du domaine ayant une valeur particulière. C’est notamment le cas de la maison ancestrale, de la grange et du calvaire.

Le problème, c’est qu’en toute légalité et en obtenant les autorisations requises, le site a été divisé en lots sur lesquels au moins deux projets résidentiels étaient en préparation. Or, le processus de citation pour intérêt patrimonial local vient stopper temporairement toute construction éventuelle. Les choses doivent se préciser lors des prochaines assemblées du conseil municipal.

«En gros, il est question que la Ville protège l’ensemble du domaine des Pauvres, tandis que le ministère de la Culture a l’intention de citer la valeur patrimoniale du calvaire et possiblement de la fondation de la grange. Cependant, en raison de notre intervention tardive maintes fois reconnue, le conseil municipal a décidé de s’adapter à la réalité actuelle, et donc, de réduire la superficie à protéger aux témoins bâtis», a précisé le maire Sylvain Juneau.

La Ville de Saint-Augustin reconnaît avoir fait l’erreur, dans les années 2000, de permettre l’implantation d’une station de pompage, voisine du calvaire, sur le site patrimonial du domaine des Pauvres. (Photo Métro Média – François Cattapan)

Exclusion et solution à venir

Résultat, le terrain à droite du domaine sera éventuellement exclu de la citation patrimoniale. Le citoyen Cloutier pourra donc y concrétiser son projet résidentiel. Par ailleurs, la maison ancestrale propriété de la famille Couture sera dorénavant contrainte au respect des critères spécifiques lors de travaux de restauration. Pour leur part, la Fabrique de Saint-Augustin demeure propriétaire du lot qui accueille le calvaire, alors que la Ville détient le lot où une station de pompage a été installée.

Quand au lot restant, acquis par le citoyen Bouffard entre la maison ancienne et le calvaire, celui-ci risque fort de devenir inconstructible. «Nous comprenons le désarroi et même la colère du propriétaire. Le conseil étudie des moyens de minimiser son préjudice. Des discussions sont entreprises et nous envisageons les options possibles», a confié M. Juneau. Rien n’est encore décidé, mais le rachat fait partie des solutions potentielles. Cela permettrait à la Ville d’agrandir son lot voisin.

Cette saga aura eu l’avantage de servir de leçon aux élus locaux. Trop occupés à redresser la situation financière de leur municipalité, ils ont négligé de porter attention au patrimoine bâti. Pour éviter pareille mégarde, un processus interne de suivi des inventaires d’infrastructures et sites patrimoniaux a été mis sur pied. Il profitera des avis de plusieurs acteurs du milieu, comme ceux de la Société d’histoire de Saint-Augustin, dont le président Bertrand Juneau a lancé un vibrant cri du cœur à la suite de cette saga «pour qu’on reconnaisse la richesse des vestiges témoignant du passage de nos ancêtres».

L’intérêt particulier pour la grange est qu’elle a été érigée sur les vestiges de la première église de Saint-Augustin. (Photo Métro Média – François Cattapan)

À propos du domaine des Pauvres

Le patrimoine bâti sur ce site remonte au début des années 1700, à l’origine de la colonie de la Nouvelle-France. Le domaine des Pauvres résulte d’une concession de la Seigneurie du même nom, qui servait à nourrir les démunis hébergés par les Augustines à l’Hôtel-Dieu de Québec.

Québec Hebdo

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