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Les bandes riveraines comme dernier rempart à la pollution

L’expert-conseil Martin Desrosiers estime qu’on peut avoir des rives végétalisées, tout en préservant percée visuelle et accès au lac. (Photo Métro Média – Archives) Photo:

ENVIRONNEMENT. «Les bandes riveraines représentent la dernière frontière, l’endroit ultime où on peut intervenir afin d’empêcher les matières polluantes de se rendre dans le lac. C’est aussi une action de première ligne pour contrôler les apports indésirables, avant de pouvoir espérer une intervention plus massive sur le plan d’eau.»

C’est en ces termes que s’est adressé Martin Desrosiers aux résidents du pourtour du lac Saint-Augustin, lors d’une récente conférence printanière organisée par le Conseil de bassin local. Celui qui a créé Arboretum Expert, firme spécialisée dans la gestion de projets de végétalisation de terrains, avait plusieurs conseils et suggestions pratiques à partager à son auditoire attentif.

Parmi les bienfaits de la préservation des berges d’un plan d’eau à l’état naturel, M. Desrosiers souligne l’effet de barrière contre les sédiments. Cela permet de ralentir les eaux de ruissellement, un peu comme le ferait un bassin de décantation. «De plus, ajoute-t-il, la présence de verdure contribue à retenir le sol et à prévenir l’érosion, tout en filtrant les apports d’eau au lac.»

L’expert rappelle que ça prend des végétaux adaptés en fonction de la plantation dans des zones sèches, semi-humides et humides. Cette planification stratégique limite les pertes et réduit le découragement des riverains souvent bien intentionnés. «Sans oublier, renchérit-il, qu’un couvert forestier composé d’arbrisseaux, d’arbustes et de plantes herbacées favorise la biodiversité, rafraîchit le bord de l’eau, apporte de l’intimité sans compromettre la percée visuelle et contribue à la valeur de la propriété.»

Martin Desrosiers, d’Arboretum Expert, devant une diapositive révélatrice. (Photo Métro Média – François Cattapan)

Accompagnement

Selon Louis Desilets, président du Conseil de bassin du lac Saint-Augustin (CBLSA), actuellement environ un tiers des rives du petit plan d’eau urbain sont bien végétalisées. Le hic, c’est qu’elles se trouvent principalement dans la portion du parc riverain. C’est donc dans l’espoir d’encourager des gestes écologiques chez les propriétaires privés que l’organisme propose son soutien technique.

«L’idée n’est pas de s’imposer, mais plutôt de les accompagner pour préserver la valeur environnementale et aussi esthétique de l’investissement. Il importe d’avoir des connaissances minimales et du soutien dans l’intervention, pour éviter d’avoir à tout recommencer au bout de cinq ans et de baisser les bras», explique M. Désilets.

Il précise que les riverains intéressés à végétaliser leur terrain ne sont pas laissés à eux-mêmes. Un programme conjoint entre la Ville de Saint-Augustin et celle de Québec accorde le permis sans frais et paye la moitié de la facture des végétaux. En plus, le CBLSA offre de fournir la main-d’œuvre pour procéder à la plantation.

Aménagement idéal de la rive

  • Pas de gazon entretenu
  • Pas de structures ou murets
  • Pas d’enrochement

Bande riveraine recommandée

  • 10 mètres de verdure pour une pente de moins de 30%
  • 15 mètres de verdure pour une pente de plus de 30%

Québec Hebdo

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