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L’Audiothèque, un organisme avec une «voix» particulière

Lire est une action très simple pour la majorité des gens. Pour d’autres, l’opération est tout simplement impossible. C’est pour cela qu’il existe un secret bien gardé à Charlesbourg. 

Nicoléa Tremblay, coordonnatrice, en compagnie de Pierre Schram, directeur général et fondateur

Photo TC Media – Jean-Philippe Dionne

L’Audiothèque, l’Oreille qui lit, est un service qui rend accessible toute information écrite éphémère, pour une clientèle ayant des limitations sévères à la lecture ou qui pour une raison ou une autre,  ne peut pas «lire» autrement que par l’audio.

L’organisme possède une banque de publications de toutes sortes stockées dans un serveur nommé «la bête»: revues, quotidiens, guide horaire télé. Les circulaires des marchés d’alimentation et des pharmacies s’y retrouvent et sont la pierre angulaire de l’organisme, selon Nicoléa Tremblay, coordonnatrice. «C’est le produit le plus populaire. Les gens, lorsqu’ils vont à l’épicerie ou à la pharmacie, ont besoin de connaître les spéciaux pour réaliser des économies comme tout le monde».

Des choix éditoriaux

Chaque publication qui est enregistrée demande un travail d’épluchage. Pour un journal quotidien, par exemple, toutes les images, illustrations et publicités, ne sont pas lues. La tâche serait trop colossale. Il y a un choix de contenu qui est alors sélectionné par un bénévole. Au final, les 25 articles jugés les plus pertinents seront mis de côté pour être lus. C’est entre 75 et 90 articles de journaux qui sont enregistrés quotidiennement. Pour un magazine, le tri des sujets peut prendre jusqu’à deux heures.

«Nous sommes avant tout des citoyens à part entière et avons le droit d’avoir accès à la même information que le grand public. Ici c’est un grand kiosque à journaux», indique Pierre Schram directeur général et fondateur.

L’Audiothèque peut compter sur une cinquantaine de lecteurs bénévoles comme Richard Méthot, retraité depuis 9 ans. «J’aime beaucoup la lecture. C’est motivant, car les gens attendent les informations que je lis. J’ai connu des personnes non voyantes et c’est ce qui m’a aidé à choisir le type de bénévolat que je voulais faire».

Dans un avenir rapproché, l’organisme a beaucoup de travail sur la planche: mettre tout en œuvre pour assurer la pérennité de l’organisme afin de continuer à desservir la clientèle, accroître les services offerts et se donner les moyens de développer de nouvelles sources de financement.

Plus de 700 personnes s’informent 24h/24, 7 jours par semaine, via la ligne téléphonique ou par internet. Le service est gratuit et demande une inscription au préalable puisqu’il faut un code pour accéder à la banque de publications. Selon Mme Tremblay, 300 000 Québécois seraient susceptibles d’utiliser le service, mais ne le connaissent pas ou ont un malaise à s’identifier comme handicapés visuels.

Brigitte Aubin, préposée aux circulaires, qui fait un travail de moine en préparant les documents qui seront lus.

Photo TC Media – Jean-Philippe Dionne

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