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Missinak, une première maison à Québec pour femmes autochtones

Une première maison pour les femmes autochtones en difficulté et leurs enfants a ouvert récemment ses portes dans l’arrondissement de Charlesbourg. Pénélope Guay et sa fille, Nathalie, ont porté le projet sur leurs épaules pendant 10 ans, avant que la Maison communautaire Missinak voit le jour.

Pénélope Guay, directrice générale, s’est rendu compte de l’ampleur des situations et du manque de ressources où les femmes peuvent être répondues dans leur langue. «On pouvait faire quelque chose pour les accueillir en innu, en atikamek, français et anglais, dans le respect de leur culture», affirme-t-elle.

Nathalie Guay, coordonnatrice de la Maison Missinak, qualifie sa mère de son miroir, son modèle. «C’est un exemple de patience. On a étudié ensemble à l’université. Nos chemins se sont ensuite séparés, mais ce projet nous a définitivement solidifiées», résume-t-elle.
«Dans toutes nos démarches, l’accréditation pour que la maison soit approuvée par le ministère de la Santé et des Services sociaux a été la plus longue», ajoute Pénélopge Guay.

Les deux porteuses du projet ont développé une approche en quatre volets: mental, spirituel, émotionnel et physique. Il y a aussi l’approche «conscientisante», mise en pratique à partir du vécu personnel et collectif propre aux réalités autochtones. En plus de l’hébergement, la Maison Missinak offre de l’écoute téléphonique, de la protection, un soutien et un accompagnement adapté à la culture.

La Maison Missinak accueille les femmes pour des séjours de quelques mois, le temps qu’elles se rétablissent, se trouvent un emploi et un logement. Bella (nom fictif pour préserver son identité), dans la trentaine, a subi de la violence conjugale. En décembre dernier, elle s’est réfugiée à la Maison Missinak.

Elle reconnaît l’apport inestimable du soutien psychologique dans sa culture et de l’aide à l’emploi. «Beaucoup de choses ont changé depuis mon arrivée. J’ai gagné en confiance. J’ai trouvé un emploi et un logement. C’est grâce à elles (les intervenants) que j’ai réussi à me rendre là. Je vais bientôt quitter la maison, mais il y a un suivi après notre séjour», témoigne-t-elle.

Un projet de près d’un million

Un montant de 206 000$ a été amassé lors du spectacle d’alliance «Mishta Amun – Le Grand Rassemblement», le 24 mai dernier, au Palais Montcalm. Plusieurs chanteurs innus et québécois, dont les porte-parole Joséphine Bacon et Chloé Sainte-Marie, ont participé à l’événement. À cette somme s’ajoute une subvention de 785 000$ de la Société d’Habitation du Québec (SHQ).

La Maison Missinak dispose de neuf chambres pouvant accueillir 16 femmes et enfants. Il s’agit de la 8e maison d’hébergement pour femmes en difficulté au Québec.

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