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La berce du Caucase poursuit ses ravages

Encore cette année, des spécimens de la berce du Caucase ont été répertoriés sur le territoire de la Capitale-Nationale. La plante toxique envahit les fossés et les rives à une vitesse effarante. Une situation qui préoccupe les différents services de l’environnement des villes de la région de Québec, impuissants devant l’ampleur du problème.

La berce du Caucase, appelée Heracleum mantegazzianumn, a été introduite au Québec au cours des années 1990. Impressionnante par sa taille gigantesque, pouvant atteindre de 200 à 400 cm, l’espèce se propage et augmente ainsi le risque de contact avec l’humain. Lorsqu’exposé à la lumière, la sève peut causer des réactions cutanées à la peau. «Dans les cas les plus graves, le liquide peut engendrer une brûlure au deuxième degré», explique la conseillère en santé environnementale à la Direction régionale de la santé publique de la Capitale-Nationale, Daria Pereg. Pour cette raison, l’Agence de la santé demande à la population de déclarer la présence de la berce du Caucase et de ne pas semer les graines de cette plante pour éviter la propagation. Il est possible de déclarer la découverte de plants à l’Union Saint-Laurent Grands Lacs par le biais de leur site Internet (www.glu.org/fr). Les fleurs produisent des graines pouvant demeurer dans la terre de cinq à plus d’une dizaine d’années.

 

Par ailleurs, la berce du Caucase nuit à la croissance des autres plantes présentes le long des rives et dans les fossés. Pour éliminer la plante, un arrachage méticuleux doit être effectué afin de s’assurer que la racine ne survit pas. «En ce moment, plusieurs ministères développent conjointement de nouveaux documents informatifs sur les précautions à prendre et l’arrachage», explique la coordonnatrice aux espèces envahissantes au ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec, Isabelle Simard. Ledit document devrait être prêt dès la fin du mois de juillet.

État de la situation

Le problème étant très récent, les instances gouvernementales ne savent pas exactement où se retrouvent les plants. Un constat de la situation demeure difficile à faire. «On ne peut pas quantifier et qualifier où sont situées les colonies, avoue Mme Simard. On dépend des déclarations volontaires de la population sur le terrain. Un important portrait devrait être dressé à la fin de cette année.» Malgré la propagation rapide, l’heure demeure à l’information plutôt qu’à l’action; au contrôle plutôt qu’à l’éradication. La situation inquiète les municipalités touchées par l’invasion. Du côté de la Ville de Saint-Augustin-de-Desmaures, un dépliant informatif a été conçu en juin dernier. En 2009, une campagne d’information a été réalisée après la découverte de nombreuses colonies. L’idée d’un conteneur mis à la disposition des citoyens pour éviter que les graines se répandent a été lancée, mais vite écartée par mesure de sécurité. À Québec, le Service d’Environnement a été dans l’obligation d’utiliser cet été des pesticides pour traiter un secteur public particulièrement touché. Le risque de contact avec les citoyens étant élevé dans le secteur du zoo à Charlesbourg, une compagnie spécialisée a détruit les plants. «Idéalement, on utilise des méthodes mécaniques, mais dans ce cas-ci, le site était plus préoccupant», a déclaré une agronome du Service de l’Environnement, Renée Lalancette. Seulement cette année, l’espèce toxique a monopolisé une bonne partie du budget alloué aux contrôles des mauvaises herbes de l’administration qui s’attend à devoir doubler le montant l’an prochain.

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