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Une tasse de passion et d’optimisme

RESTAURATION. «Il y a trop de restaurants à Québec.» «C’est difficile, travailler dans la restauration.» Un recul de la clientèle en début d’année a ramené à l’avant-scène ce type de commentaires qui témoignent de la dure réalité du marché de la restauration. De quoi décourager la relève de demain? Pas si sûr, de répondre des élèves en cuisine du Centre de formation professionnelle Fierbourg.

Ils auront goûté à la cuisine tôt ou tard dans leur jeune existence, mais Émilie Thibeault, Julien Vallières et Nicolas Pichette auront développé une même passion à son contact. Qu’importe, alors, ce qui peut se dire sur l’exigence ou l’avenir du métier quand on aime ce qu’on fait: pour eux, c’est là un ingrédient non négligeable pour la suite des choses.

Mais l’avenir, du reste, ce n’est pas pour tout de suite. «Je ne suis pas pressé, dira Nicolas. Je vais prendre le temps de gravir les échelons.» Celui qui poursuit sa formation a d’ailleurs déjà commencé sa lente ascension: de plongeur au Tutti Frutti à ses débuts, le voilà maintenant à l’emploi de La Fenouillière avec, sur la table, une proposition du Château Frontenac. Sérieux et ambitieux, il ne vise rien de moins que «le top» à long terme: «Je voudrais être chef et devenir propriétaire de mon restaurant gastronomique.»

Éducation populaire

D’aucuns se ferment les yeux pour autant. Julien est conscient de ce qui l’attend: de longues heures, de longues semaines, pour un salaire peu élevé. «Il n’y a pas beaucoup de monde qui est prêt à faire ça», admet celui qui y trouve néanmoins son compte en raison de l’adrénaline qu’il ressent en cuisine.

Pour lui qui favoriserait les produits locaux s’il ouvrait un jour son propre restaurant bistronomique, il sait en outre que ceux-ci peuvent être plus dispendieux. Résultat: «Il reste moins d’argent pour les employés, parce que la population ne veut pas payer cher non plus.» À ce titre, sa consoeur Émilie considère qu’il y a peut-être une certaine éducation à faire auprès de la population.

Trop de restaurants à Québec?

À savoir s’il y a trop de restaurants à Québec, ils hochent la tête négativement. «Il y a trop de restaurants de chaînes, convient Julien, mais pas trop de bons restaurants.» Mais pour qui, comme lui, n’entend pas s’enraciner à Québec, l’inquiétude est moindre: «Le monde mange partout.»

Pour tirer son épingle du jeu dans un marché concurrentiel, Émilie retient pour sa part les conseils du chef du Toqué! Normand Laprise, récemment de passage au centre de formation. «C’est à nous de nous faire valoir, de nous faire respecter, de donner une image plus valorisante de chef», résume-t-elle avec la conviction d’avoir sa place dans le milieu.

Leur spécialité?

– «Le Kraft Diner (rires). Avec ma formation, j’apprécie plus les bonnes choses, mais je ne suis pas plus difficile et ça dépanne quand t’es mal pris» – Julien Vallières (DEP cuisine)

– «J’aime le comfort food, alors je dirais le macaroni à la viande» – Émilie Thibeault (DEP cuisine)

– «J’aime bien les tartares. Mais j’essaie de ne pas refaire les mêmes choses pour en découvrir d’autres» – Nicolas Pichette (ASP cuisine du marché)

Membre du Groupe Québec Hebdo

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