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«C’est comme ça que ça se passait, dans le temps des Fêtes…»

Denise a six, sept, huit ans. Avec sa famille, elle se prépare pour la messe de minuit. Du ciel tombe une fine neige qui annonce déjà les fous rires des cousins et cousines qui y joueront le lendemain, alors qu’aura lieu le dîner de Noël avec la parenté. Avant de partir, on dépose des briques brûlantes au fond de la carriole pour se protéger contre le froid sur le chemin de l’église. Là-bas, les bancs sont bondés; heureusement, la famille a acheté sa place. Les premiers chants de Noël s’élèvent doucement, mais la petite Denise ne tarde pas à fermer les yeux…

«Je la dormais tout le temps, la messe de minuit!», se rappelle Denise Samson, aujourd’hui âgée de 64 ans. Charlesbourgeoise depuis 1969, elle a vécu ses premiers Noëls dans la Beauce, au sein d’une grande famille d’agriculteurs qui savaient fêter ça, la naissance de Jésus. À côté d’elle, partageant une enfance similaire sur une ferme laitière de Saint-Lazare, Gaétane Labrie, 66 ans, se souvient avec délice des carrioles qui glissaient dans les sentiers enneigés, leurs clochettes se faisant entendre des milles à la ronde. «Comme dans Le temps d’une paix

À la même époque, le tableau paraît moins idyllique en ville: «À Québec, on avait de l’asphalte!», lance Jean-Claude Nadeau, 64 ans; ayant grandi dans les quartiers de Saint-Sauveur et Saint-Pascal, il se rendait plutôt à l’église à pied. Mais, contrairement aux petites Denise et Gaétane qui devaient attendre au 25 décembre avant de festoyer en famille, le garçon s’y mettait dès après la messe: «On donnait les cadeaux, on jouait, surtout aux cartes, des fois jusqu’à 10 h du matin», raconte-t-il le sourire aux lèvres.

La parenté débarque

Il reste que les trois Charlesbourgeois d’adoption s’entendent pour dire que «ça commençait à Noël et ça se terminait aux Rois», dans une succession de rassemblements familiaux où les «mononcles, les matantes, les cousins, les cousines» s’entassaient sur de grandes tablées, devant une nourriture abondante. «On avait de l’Orange Crush, on était-tu heureux!», se délecte Gaétane Labrie. Le quotidien d’aujourd’hui est l’extraordinaire d’autrefois, alors que les plus jeunes recevaient avec bonheur une pomme et une orange en cadeau.

Mais, quelque soixante ans plus tard, c’est le plaisir des jeux de cartes, de la musique et des danses qui résonne encore dans leur cœur d’enfant. Les souvenirs de Jean-Claude Nadeau sont bercés par l’harmonie de la cuillère, l’accordéon et la musique à bouche, tandis que des sets carrés rythment ceux de Gaétane Labrie.

Le goût de l’enfance

Le goût de la tarte aux fraises et du ragoût de sa mère, cuits sur le poêle à bois, hante aussi les papilles de Denise Samson. «Ça ne goûte pas comme ce que tu peux faire aujourd’hui», dira-t-elle, comme une saveur qui n’appartient plus qu’à l’enfance.

Leurs Noëls d’aujourd’hui n’ont pas non plus tout à fait la même saveur que ceux de leur jeunesse. «Noël, c’est rendu une journée comme une autre, pour la raison que je n’ai pas une grande famille… Mais ça continue à me rendre euphorique», avoue Gaétane Labrie, faisant écho à Denise Samson. Jean-Claude Nadeau poursuit pour sa part la tradition familiale, comptant sur la présence d’une grande parenté qui, petits comme grands, aime à jouer.

À eux comme à vous, chers lecteurs, le CHARLESBOURG EXPRESS vous souhaite un temps des Fêtes à la hauteur de vos attentes!

Denise Samson, Gaétane Labrie et Jean-Claude Nadeau sont membres des Aînés actifs d’Orsainville.

Membre du Groupe Québec Hebdo

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