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Le temps des fêtes sous l’emprise du deuil

CONSEILS. Ce sera votre premier Noël en l’absence d’un être cher. Vous aviez l’habitude, ensemble, de préparer des biscuits pour toute la famille. Vous faisiez exprès d’en rater quelques-uns, en riant, pour les manger sans culpabilité devant Ciné-cadeau dès la dernière fournée. Au souvenir de cette tradition, la douleur de son décès se fait plus vive encore. Alors que le deuil n’arrête pas la course du calendrier, comment apprivoiser ce temps associé aux réjouissances?

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«Il n’existe pas de recette miracle», convient d’emblée la directrice générale de Deuil-Jeunesse. Le deuil étant unique, chacun le vivra à sa façon. Certains voudront s’isoler, d’autres s’entourer de leurs proches; certains auront envie de se confier, d’autres de se taire; certains ne pourront s’empêcher de pleurer, d’autres de rire…

Pour Josée Masson, «toutes ces réponses sont bonnes, selon ce qu’on sent, ce dont on a le goût ou besoin». Aussi, à ceux dont les émotions liées à la perte leur font redouter le temps des fêtes, elle ne recommande en premier lieu qu’une seule chose: l’écoute. S’écouter soi-même, d’abord, puis se faire écouter des autres.

L’importance de la communication

Que l’endeuillé souhaite ainsi rester seul à Noël, soit. Qu’il décide de s’envoler pour Cuba, soit encore – «ce n’est pas une fuite; les gens ont le droit de ne pas avoir envie de ressentir aussi intensément l’absence». Mais dans tous les cas, «il faut le dire, expliquer pourquoi», estime l’intervenante. Car si c’est par crainte de gâcher la fête des autres, se sachant dans un état émotionnel imprévisible, il vaut mieux le mentionner plutôt que de se priver d’une compagnie qu’on désirerait malgré tout. «Plus les gens vont communiquer leurs états, plus ça va être facile.»

Cela s’applique aussi à l’entourage, d’ailleurs, susceptible de ne pas savoir comment agir ou réagir devant l’état de l’autre. Faut-il chercher à la faire rire, à lui changer les idées? Raconter des souvenirs du défunt? Éviter carrément le sujet? Ce malaise, cette maladresse que la situation pourrait susciter chez les proches de l’endeuillé, osons l’avouer, conseille la directrice, et demandons franchement ce qu’il attend de nous.

Noël tout court

Qu’on comprenne bien: il ne s’agit pas ici de conseils pour vivre un beau Noël, mais pour vivre Noël, tout court. Dans ses interventions, Josée Masson tente «d’éviter que les gens se sentent obligés d’embarquer dans l’esprit des fêtes». Les endeuillés peuvent, doivent se donner le droit de vivre Noël comme ils le souhaitent. Cela, en acceptant qu’il ne sera plus jamais pareil, souligne la directrice en terminant.

Trois règles d’or de Josée Masson

– Laisser les moments douloureux être douloureux… Cela ne sert à rien de les éviter ou les cacher; ils sont là et font partie du deuil. Ne tentez pas de retenir la douleur, car elle ne pourra ainsi se soulager.

– Vous avez le goût de rire… Allez-y! Ne vous empêchez pas de sourire ou de rire lorsque ça vient. La culpabilité du bonheur des endeuillés est souvent très nocive. Vous êtes là, bien vivant, et vous en avez le droit.

– Pour chaque moment difficile, offrez-vous un petit moment de bien-être qui peut être aussi simple qu’un bon café. Tout petit soit-il, il permettra un certain allègement.

Pour plus d’info sur Deuil-Jeunesse: deuil-jeunesse.com

Québec Hebdo

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