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Légumes et valeurs à cultiver

HORTICULTURE. Noémie Guay, 21 ans, et Laurence Nadeau, 26 ans, font partie de la deuxième cohorte de la nouvelle mouture du programme Production horticole de Fierbourg. L’une comme l’autre a l’ambition de faire de la terre son gagne-pain, sans pour autant s’illusionner sur les difficultés du métier.

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Pour Noémie, il ne s’agit pas d’un «retour à la terre» à proprement parler alors que la résidente de Lebourgneuf n’a pas de terre vers laquelle retourner. Son éveil horticole, elle ne le doit pas à une famille au passé agricole, mais plutôt à une passion de jeunesse pour les chevaux. «Ma vie, c’était d’aller travailler sur la ferme pour être proche des chevaux», se souvient-elle de cette époque.

Aussi son premier réflexe a-t-il été d’envisager des études à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA), mais elle a réalisé son peu d’affinités avec la branche de la production animale. «J’ai peur des poules!», lancera-t-elle notamment en riant. Finalement, ses cours en fleuristerie à Fierbourg la conduiront à rêver de culture maraîchère, plus proche de ses valeurs.

«Les fleurs, c’est un produit de luxe pour les riches, alors que les légumes, c’est utile, ce n’est pas cher, et tout le monde en a besoin», estime Noémie. Avec son amoureux, elle souhaite acheter une terre à La Pocatière avec, comme débouchés, des paniers bios. «C’est peu implanté en région, déplore-t-elle. On voudrait favoriser le marché local en région, qui est moins répandu qu’en ville.»

L’investissement d’argent, d’énergie, de temps? «Ce n’est pas des facteurs qui peuvent me démoraliser, car le jeu en vaut la chandelle», répond celle qui voit dans l’horticulture matière à épanouissement personnel. «J’ai envie de retrouver les valeurs d’antan. Je suis un peu vieillotte! (rires)»

Les jardins nos racines

«Je me laisse quatre ans à temps partiel comme serveuse pour construire mon entreprise maraîchère», confie de son côté Laurence. À cette date, donc, elle se promet d’acheter la terre qu’elle a déjà commencé à cultiver en Beauce avec le soutien de sa mère. Cet été, sa production grandissante, étiquetée au nom Les jardins nos racines, lui permet de participer à son premier marché, à Saint-Malachie.

«J’ai tout le temps cultivé», dira-t-elle sur les origines de ses ambitions horticoles, mais c’est un retour à la maison qui a donné un coup de pouce au destin. Celle qui n’avait pas envie d’être serveuse toute sa vie a décidé de retourner sur les bancs d’école pour se donner les outils nécessaires pour faire fructifier une terre familiale qui a longtemps été boisée. Et, ce faisant, de pouvoir conjuguer sous un même toit carrière et vie de famille à venir.

«Je suis assez travaillante pour dire que ça va bien aller», répond Laurence quand on évoque la question des difficultés du métier. Certes, elle ne maîtrise pas encore toutes les ficelles du démarrage d’entreprise horticole, mais elle est encouragée par le rendement actuel de ses jardins, qu’elle réussit à cultiver pour l’heure avec le strict minimum.

Québec Hebdo

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