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Et si on misait sur l’agrotourisme?

PROJET. «Tout ce qui semble se dessiner à l’horizon, c’est le pic des démolisseurs», regrettait Claudette Lortie à propos de la vente d’une parcelle de la terre familiale de la rue du Vignoble. Pourtant, d’autres scénarios sont envisageables, dont celui qu’avait exploré Andrée Pelletier, présidente fondatrice de Maelström créatif: l’aménagement d’un écomusée de l’agriculture en milieu urbain.

En 2009, l’Arrondissement de Charlesbourg donne le mandat à Maelström créatif, une entreprise qui conçoit et réalise des projets culturels, d’évaluer la possibilité d’implanter un circuit patrimonial dans Bourg-Royal. Après examen, Andrée Pelletier revient avec une réponse négative: le contexte ne favorise pas une telle initiative dans le secteur.

Les terres agricoles du quartier lui inspirent plutôt une autre idée: celle d’un écomusée de l’agriculture qui pourrait prendre la forme d’un grand parc ouvert à tous, à l’image de celui du Bois-de-Coulonge, mais où les fleurs seraient remplacées par des carottes.

Mme Pelletier se laisse ainsi à imaginer un volet production alors que la ferme poursuivrait ses activités. Un espace pourrait être réservé à la population qui souhaiterait s’adonner au jardinage collectif ou communautaire. En plus de préserver de la sorte les bâtiments agricoles, on se trouverait à encourager le principe d’autonomie alimentaire de proximité.

Le projet intègrerait également un volet culturel en donnant accès à ce savoir-faire agricole qui a marqué l’histoire de Charlesbourg. La mise en valeur de la machinerie du passé s’accompagnerait d’une présentation des pratiques d’aujourd’hui. Instructive, la visite permettrait d’en apprendre plus sur l’agriculture, l’écologie, l’environnement, et ce, dans un écrin de verdure à proximité de la ville.

Des volontaires?

«Ce serait un lieu actif avec un regard sur le passé, le présent et le futur. Un projet à la fois original et utile», dira Andrée Pelletier à l’Arrondissement au moment de lui soumettre les fruits de son travail. Certes, reconnaît-on avec intérêt à l’époque, mais qui portera un tel projet? «Les choses ont bloqué à cette question-là», signale celle qui a alors abandonné le concept avec regret.

Lorsqu’on lui retourne la question aujourd’hui, elle répond «qu’il faut qu’il y ait une volonté politique, parce que ça va amener très certainement des ajustements par rapport à la réglementation. [Quant à prendre l’affaire en main], une entreprise d’économie sociale pourrait être créée en rassemblant différents partenaires», évalue-t-elle sans négliger l’importance d’un soutien financier solide.

Pour sa part, la présidente de Maelström créatif continue de croire dans le potentiel de ce projet qui pourrait, aujourd’hui, trouver à se concrétiser sur la terre des Lortie. «Je rêve de pouvoir développer plus à fond ce concept-là», confie celle qui est derrière l’exposition «Des racines à nos assiettes» à la Maison de nos aïeux de l’Île d’Orléans, qui porte sur l’évolution de l’agriculture sur ce coin de pays. Là-bas comme sur la rue du Vignoble, il s’agit de miser sur une initiative qui laissera une empreinte durable de notre identité et de notre patrimoine, résume-t-elle.

Membre du Groupe Québec Hebdo

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