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Retour aux sources du Jardin zoologique

AGRICULTURE URBAINE – Cultiver une cinquantaine de variétés maraîchères été comme hiver, en plein cœur de Charlesbourg, afin de proposer à la population locale une alimentation saine, accessible et à coût abordable. Voilà, en substance, le projet que souhaite mettre sur pied un comité de citoyens pour faire revivre le site de l’ancien Jardin zoologique – qui, avant d’accueillir des animaux, hébergeait, justement, une ferme.

À la suite de l’annonce du gouvernement Marois de lancer un appel de propositions pour redonner le site de l’ancien zoo à la population, quelques citoyens se sont réunis autour d’un même désir de conserver la vocation naturelle et publique du lieu. Ensemble, ils voulaient en arriver à un projet susceptible de retenir l’intérêt de la communauté.

Serres froides

Ce projet qu’ils élaborent depuis quelques mois, donc, c’est celui de transformer une parcelle – deux ou trois hectares – de l’ancien Jardin zoologique en espace d’agriculture urbaine. Avec ceci de particulier que la production – bio – pourra s’étaler sur toute l’année, ou presque, grâce à l’utilisation de serres froides, lesquelles n’exigent pas de chauffage. Économiques, elles constituent en outre une réponse au long hiver québécois.

Il appert que certaines variétés de légumes, pour peu qu’elles bénéficient des protections nécessaires, résistent à des températures au-dessous du point de congélation – par exemple, la carotte, la betterave, le poireau et l’oignon vert. L’un des collaborateurs au projet, Pierre Domingue, en a fait l’expérience dans les années 1990, et son expertise pourra servir de référence, de même que celle d’autres personnes-conseil qui gravitent autour du noyau de cinq citoyens.

Pour le reste, à chaque saison ses variétés, qui seront cultivées par des professionnels, en serre ou dans les jardins extérieurs également aménagés, pour ensuite être mises en marché auprès de la population de Charlesbourg.

Mobilisation citoyenne

Porteur du projet, le comité de citoyens ne souhaite pas moins voir les gens se l’approprier. Aussi l’aménagement d’un jardin collectif est-il inclus dans la proposition; il pourra devenir un lieu d’échanges entre les générations, un lieu d’éducation et de formation axées sur l’autonomie alimentaire.

«On invite les gens à se rapprocher concrètement de la terre», dira Julie Moffet, pour qui l’agriculture urbaine représente le futur pour nourrir les villes en raison de ses avantages de proximité, d’accessibilité et d’abordabilité. À l’instar de ses partenaires, elle parle avec conviction de ce projet qui en appelle à l’engagement citoyen pour bien s’intégrer dans la communauté. Un point capital pour eux, d’autant, même, que ne requérant que trois hectares sur la quarantaine de l’ancien zoo, leur idée laisse place à d’autres qui lui seraient complémentaires.

«On aimerait déposer le projet avec l’appui de la communauté, les citoyens, les organismes, les commerces», confie Olivier C. Pageau, qui ne cache pas qu’il s’en trouverait encouragé. Pour Édith Chabot, dont les grands-parents étaient propriétaires des terres agricoles qui ont été transformées en Jardin zoologique, ce retour à la terre va naturellement de soi.

En supplément

– Coût estimé du projet: 250 000$

– Son fonctionnement: selon un modèle de coopérative

– Ses retombées: création d’emplois, accès à des produits frais de proximité, rayonnement du quartier en raison du caractère innovateur de la culture en serre froide

– Serre indo-australienne: toujours debout, elle ne fait toutefois pas partie des plans du comité

Pour ceux qui veulent exprimer leur soutien au projet ou s’y impliquer: agriculturecharlesbourg.weebly.com.

Membre du Groupe Québec Hebdo

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