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Des travaux illégaux dans le boisé de la rue de Bigorre?

ENVIRONNEMENT – Jeudi, la présence d’une pelle mécanique dans le boisé au nord de la rue de Bigorre a alerté des citoyens du quartier. Informés de la situation, la Ville de Québec et le ministère de l’Environnement ont fait cesser, vendredi matin, toute activité sur ce terrain qui appartient à Leboeuf Société immobilière, et qui fait partie du projet de développement de la Ville de Québec présentement à l’étude.

«J’ai fait arrêter les travaux et sortir la pelle, parce qu’il n’y a aucune autorisation du ministère de l’Environnement», a confirmé Jean-Luc Loubert, inspecteur pour la Ville de Québec, en ajoutant que si le propriétaire n’avait pas obtempéré, il se serait exposé à des amendes de 2500$ par jour. Lorsque M. Loubert s’est enquis de la nature des opérations menées, on lui a répondu qu’il s’agissait de tests de sol. «Mais pour des tests de sol, ça prend de la petite machinerie…», a-t-il fait remarquer au Charlesbourg Express.

Conséquences

Robert Thériault a été mandaté sur les lieux par le ministère de l’Environnement pour évaluer les contrecoups des travaux. «Ils ont fait un tracé sinueux dans le boisé», sur une distance d’au moins «300-400 mètres», a-t-il constaté à première vue, avant de pénétrer dans la forêt pour un examen plus approfondi. Selon les citoyens qui ont observé la scène depuis leur maison, plusieurs arbres se sont couchés sous le passage de la pelle mécanique.

Y aura-t-il des actions?, a demandé l’un d’eux. «Oui, sûrement, a affirmé M. Thériault, prudemment. S’il y a eu des travaux non autorisés, probablement qu’il va y avoir des avis de non-conformité d’émis. Selon la gravité [des dégâts] et la sensibilité du milieu, ça peut aller jusqu’à des sanctions administratives pécuniaires» – un genre d’amende, a-t-il précisé.

De l’eau au moulin pour les citoyens

Selon le plan de développement de la Ville de Québec, le boisé au nord de la rue Bigorre fait partie des 3,6 hectares de milieu humide qui, si le projet va de l’avant et obtient l’autorisation du ministère de l’Environnement, seront sacrifiés pour y aménager des lots résidentiels. «Ce n’est pas encore fait», rétorque Robert St-Cyr, un citoyen qui suit le dossier de près depuis le début.

Comme d’autres de ses voisins, le résident s’explique difficilement la volonté de la Ville d’autoriser de la construction sur un milieu humide «qui cale». Aussi réclame-t-il des études d’impact avant que le projet de développement soit adopté – des études qui, en fait, auraient dû être menées dans les étapes préliminaires du projet, estime-t-il en faisant valoir que «ce n’est pas aider le futur résident» que d’agir ainsi.

Si les résultats de l’enquête du ministère de l’Environnement confirment que les travaux réalisés sont de nature illégale, il est à parier que le sujet rebondira à la consultation publique sur le projet de développement prévue le 18 juin au bureau d’arrondissement.

M. Leboeuf n’a pas retourné notre appel pour commenter le dossier.

Membre du Groupe Québec Hebdo

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