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Dossier mode: Les commerçants de Québec optimistes malgré les difficultés

MODE. Si les commerçants rencontrés par TC Media affirment réussir à se maintenir la tête hors de l’eau, la situation n’en est pas plus facile pour autant.

«Je pense qu’autant à Québec que dans la grande région, ça ne va vraiment pas bien. Même nous, on le ressent, même si c’est moins par rapport à d’autres qui ont été obligés de fermer», indique Pierre-Olivier Mercier, président-directeur général de Gestion A1-5, qui gère notamment les boutiques WLKN et NKLS, à Sainte-Foy et Beauport.

Benoît Poulin, président des boutiques Le Charlemagne, qui se trouvent notamment au Carrefour Charlesbourg et à Place de la Cité, sent quant à lui un «vent de panique», autant chez les commerçants que chez les fournisseurs et les propriétaires de centres commerciaux. Cette morosité se sent même lors des Salons d’achats, des événements lors desquels les représentants de différentes compagnies présentent leurs marchandises pour les prochaines saisons dans des établissements hôteliers. «Ce n’est pas comparable à ce qu’on voyait il y a 10 ans. À ce moment, tout le monde se croisait, on voyait la compétition, il y avait beaucoup de mouvements, c’était capotant. Aujourd’hui, tu te promènes et les représentants regardent la télévision dans leurs chambres», raconte M. Poulin.

La présidente de Signatures québécoises, Anne de Shalla, sent elle aussi un essoufflement chez ses collègues designers qui ont pignon sur rue. Bien qu’il soit difficile de pointer des raisons précises, les mauvaises nouvelles dans l’actualité reliées notamment à l’économie, amalgamé avec un hiver rude, n’a pas aidé la cause.

Internet

Pour traverser la tempête, M. Poulin croit qu’il faut plus que jamais miser sur le service à la clientèle. «Il faut que le client se sente important et on doit créer une belle expérience pour lui», indique-t-il.

«Il faut avoir du savoir-faire au niveau de la commercialisation. Il faut savoir recevoir les clients, les intéresser, les garder longtemps avec des produits différents et des nouveautés très régulièrement», ajoute Mme de Shalla.

L’expérience en boutique est peut-être importante, mais faire du commerce en ligne l’est tout autant, selon M. Mercier. «Il faut une bonne plate-forme web avec une équipe marketing web agressive capable de se démarquer», croit-il. Il ajoute que la vente sur internet est d’autant plus incontournable que les points de vente physiques servent à plusieurs à faire du repérage pour se procurer les articles en ligne par la suite.

Le Charlemagne se lancera prochainement dans le commerce en ligne, mais M. Poulin, bien que grand amateur de technologie, s’y embarque quelque peu «à reculons», lui qui juge qu’internet n’est pas le seul coupable des déboires de l’industrie du vêtement. «Il me semble qu’on va se battre contre des Goliath qui ont de gros entrepôts alors que moi, je vais prendre mon inventaire dans mes trois magasins. Mais je n’ai pas le choix de le faire, sinon je vais avoir perdu une bataille à un moment donné.»

Investir

Bien que les temps soient difficiles, certains croient qu’il s’agit d’un excellent moment pour investir. «Quand tu as le vent de face, c’est dur de marcher, mais quand il arrête de venter, tu as les mollets plus solides», indique le président des boutiques Le Charlemagne, qui projette d’ouvrir d’autres magasins au Québec, incitant ainsi les gens à visiter une boutique qui est sortie plus forte d’une crise, croit-il.

«Dans ces moments où ça tombe, il y en a toujours qui remontent. Alors là, tu prends les dés et tu mises quitte ou double. C’est le moment de le faire», croit pour sa part Mme de Shalla, qui a procédé à la fusion de ses trois boutiques au Québec pour les regrouper sous la bannière Signatures québécoises, qui se situe sur la rue Saint-Joseph, à Québec.

Statistiques sur les entreprises de mode de Québec

Proportion des entreprises ayant moins de quatre employés

Entreprises ayant un chiffre d’affaires annuels de moins de 150 000$

Proportion des entreprises ayant leur siège social à Québec

D’après un sondage réalisé auprès de 58 entreprises tiré du Profil et diagnostic du secteur mode de la Capitale Nationale réalisé par Zins Beauchesne et associés

À lire également: Les commerçants indépendants face à la tempête

 

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