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Démolition de l’église Sainte-Maria-Goretti?

IMMOBILIER. Le promoteur immobilier Serge Laflamme s’est inscrit récemment au registre des lobbyistes du Québec pour obtenir l’autorisation, auprès de la Ville de Québec, de démolir l’ancienne église Sainte-Maria-Goretti. Ce faisant, il voudrait en profiter pour ajouter des logements aux 174 approuvés dans les plans d’origine du complexe immobilier appelé à s’élever sur l’ancien site de culte. Une éventualité que dénoncent des citoyens du quartier.

Ceux-ci n’en sont pas à leur première levée de boucliers dans ce dossier. En 2011, ils étaient plusieurs à réclamer un référendum pour le projet proposé par Développement Maria Goretti, dans lequel ils voyaient de la densification abusive. La Ville de Québec a plutôt invoqué l’article 74.4 de sa charte, qui stipule que tout projet dont la surface de plancher dépasse 25 000 mètres carrés peut être exempté d’un processus référendaire.

Développement Maria Goretti obtenait ainsi le feu vert pour la construction de 174 condos répartis en trois immeubles, dont l’ensemble devait intégrer l’église Sainte-Maria-Goretti. Un premier bâtiment de 63 unités a vu le jour à l’automne dernier, édifié à quelques mètres de la bâtisse religieuse.

Mais voilà, selon la fiche d’inscription au registre des lobbyistes, le promoteur souhaite désormais «démolir le bâtiment existant [l’église] au lieu de le rénover pour des raisons techniques importantes (pyrite)». La présence de pyrite sous une fondation est susceptible de provoquer la fissuration de la dalle de béton, peut-on lire sur le site Internet de la Régie du bâtiment.

«Pas de commentaires»

S’agit-il d’une «nouvelle stratégie pour éviter la conservation de ce bâtiment symbolique?», demandent des citoyens qui s’opposent fermement à toute démolition. Dans un communiqué signé Pascale Guelle, Erwan Jouan et Martin Gaboury, ils justifient leurs soupçons à l’égard de Serge Laflamme en renvoyant à «certains promoteurs [qui] ayant acquis une église, la laissent à l’abandon en attendant que son état soit si endommagé que la destruction devienne la seule option».

Contacté au téléphone, Serge Laflamme a plutôt mandaté le vice-président de la Société immobilière SIL, affiliée à Développement Maria Goretti, pour faire le point avec le Charlesbourg Express. Peu loquace, Serge Imbeau a répondu n’avoir «pas de commentaires à faire présentement», ni sur l’avancement des pourparlers ni sur les soupçons des citoyens. Sur l’état actuel de l’église, il a mentionné que des études avaient été réalisées, mais qu’il n’avait «pas l’intention de publiciser ça tout de suite».

Suivi de la Ville

Comme le signale la porte-parole de la Ville, il revient au promoteur «de faire les expertises nécessaires» concernant la présence de pyrite dans le sol, et de lui en fournir les résultats. Mireille Plamondon confirme ainsi que les discussions – confidentielles – se poursuivent avec le promoteur au sujet de la démolition de l’église, pour laquelle «on ne peut faire de lien avec l’entretien du bâtiment», soutient-elle en réagissant aux doutes soulevés par les citoyens.

Y a-t-il néanmoins eu un suivi de la Ville sur l’intégration de l’église au projet immobilier, tel que le stipule le permis émis? C’est là une tâche qui incombe à la Gestion du territoire de l’arrondissement, qui s’assure, «comme dans tous les permis, du respect des clauses prescrites dans celui-ci», conclut la porte-parole.

Un mécontentement chiffré

– 220 unités désormais souhaitées par le promoteur

– 308 signataires pour une pétition citoyenne déposée en 2012 pour demander l’intervention du gouvernement provincial dans le dossier

Membre du Groupe Québec Hebdo

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