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Défis d’immigration dévoilés sur mosaïque

En plus d'être un projet rassembleur, l'oeuvre a favorisé le sentiment d'appartenance à la communauté. Photo gracieuseté Photo:

IMMIGRATION. Le projet est touchant, humain et sincère. Dans cette mosaïque colorée fabriquée par des étudiants du Centre de formation professionnelle Fierbourg de Charlesbourg, le chemin menant à l’aboutissement de l’œuvre est plus important que le résultat fini, puisqu’il révèle les défis d’intégration et d’adaptation qu’ils vivent au quotidien dans leur quête d’une vie plus calme et plus sereine.

La mosaïque en céramique intitulée Regard sur une vie nouvelle est le fruit du travail collectif des élèves du groupe Soutien à la personne en milieu de vie – spécial immigrants. Il a été piloté par l’artiste Jean-François Gosselin, spécialisé en art-thérapie. L’immigration est au cœur de cette œuvre qui représente une fenêtre ouverte sur les défis qu’engendrent ce changement de vie. Elle met en relief la naissance, l’arrivée, le choc culturel et l’intégration à la culture québécoise. L’eau représente le voyage, la coupure avec le pays d’origine et l’espoir d’un renouveau. Le lever de soleil représente un nouveau jour après avoir surmonté les turbulences et les tempêtes. Les silhouettes font références aux valeurs communes du Québec. En représentant deux individus à contre-jour, tous peuvent s’y identifier, car il n’y a pas d’identification de genre, ce qui représente la diversité et la société pluraliste du Québec. Les mains représentent les empreintes de tous les participants. Finalement, la colline représente la citation de Nelson Mandela, une homme d’état africain qui a combattu contre la ségrégation raciale: «Après avoir gravi une haute colline, on se rend compte qu’il y en a encore beaucoup à gravir».

L’oeuvre des étudiants de Fierbourg. Photo gracieuseté

S’approprier le quotidien d’ici

Cette activité d’enrichissement fait un lien avec tous les thèmes que le groupe a vus dans les derniers mois. «Il fallait un projet rassembleur qui respectait le contexte de la Covid, et qui était donc possible en version hybride, école et maison, explique Suzie Bouchard, l’enseignante et tutrice pédagogique du groupe. C’est en parlant avec Jean-Francois Gosselin que le projet s’est concrétisé.»

«Je voulais qu’ils laissent leur marque à Fierbourg, et qu’ils sentent qu’ils sont importants.»

-Suzie Bouchard, enseignante

Le groupe de soutien enseigne les valeurs entrepreneuriales et celles du Québec, l’autonomie et l’intégration en offrant un accompagnement en profondeur et à échelle humaine. «Nous collaborons avec le Centre R.I.R.E. 2000 pour le volet d’accompagnement sur le marché du travail, avec Services Québec, qui finance le programme et avec le Centre du Nouvel-Horizon pour l’enseignement du français, précise Suzie Bouchard. Pour les aider à s’intégrer dans la société, on doit partir de la base, par exemple comment faire un C.V., comment parler le français, comment payer des factures, comment agir dans telle ou telle situation. Ils doivent tout apprendre, mais ils sont très motivés!»

Projet riche de sens

Il faut dire qu’un bon nombre des participants arrivent au Québec avec un gros bagage de vie. Certains fuient un pays complètement corrompu, d’autres sortent de camps de réfugiés avec des blessures physiques et psychologiques. «Je voulais qu’ils laissent leur marque à Fierbourg, qu’ils sentent qu’ils ont apporté quelque chose et qu’ils sont importants, confie Suzie Bouchard. L’œuvre d’art restera bien à la vue à l’école, parce qu’on voulait que ça perdure dans le temps.»

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