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Tendre la main peut tout changer

Être à l'écoute des personnes qui partagent notre vie peut faire toute la différence. (Crédit photo - 123RF) Photo:

SUICIDE. En tant que parent, aidant naturel, proche ou collègue, il n’est pas nécessairement évident d’aborder la question du suicide lorsqu’on a des doutes envers les intentions d’une personne.

Plusieurs raisons expliquent l’idée du suicide comme moyen de soulager des souffrances. Il peut s’agir d’un élément précipité comme un deuil, une séparation ou une maladie. La négligence, la violence, les abus et les personnes déjà endeuillées par un proche qui s’est enlevé la vie font aussi partie des éléments qui influencent le risque.

La majorité des personnes qui commettent des gestes suicidaires révèlent des signes qui témoignent de leur intention. On note parfois des changements brusques de comportements ou des habitudes de vie, un isolement, de l’insomnie, de la léthargie, une baisse d’appétit, des difficultés de concentration et même, la communication de messages directs de type «Vous seriez mieux sans moi». Ces signes traduisent beaucoup de souffrance et devraient être perçus comme des appels à l’aide.

Quoi dire et ne pas dire?

«Il est important de ne pas avoir peur des mots quand on a de sérieux doutes, ou quand une personne nous dévoile clairement ses intentions, précise Danielle Gauthier, coordonnatrice à l’organisme de Charlesbourg S.O.S. Suicide jeunesse. Sans que ça devienne un interrogatoire, il faut parler directement en posant des questions du type « Est-ce que tu envisages de te suicider? As-tu fait un plan? Où prévois-tu le faire? Quand et comment prévois-tu le faire? ». Ce n’est peut-être pas évident, mais c’est la chose à faire». Ces questions permettent d’évaluer le risque, la dangerosité et l’urgence d’agir. Selon elle, la pire chose à faire est donc de laisser des sous-entendus lorsqu’une personne évoque la possibilité de se faire du mal. «Les non-dits et les sous-entendus sont vraiment à éviter, explique-t-elle. On veut vraiment demander clairement quelles sont les intentions.»

Lorsqu’une personne s’ouvre sur sa souffrance, il faut éviter à tout prix l’agressivité et le jugement, et y aller avec beaucoup de douceur. «Il ne faut surtout pas rire de la situation ou l’amoindrir, mentionne la coordonnatrice. Il est bien d’essayer de trouver l’élément déclencheur pour agir et aider plus rapidement. Si la situation dégénère et que vous sentez qu’il y a urgence d’agir, vous pouvez appeler la police. Toutefois, il vaut mieux ne pas en aviser la personne souffrante, puisque cela pourrait la déstabiliser et précipiter ses intentions.» Finalement, il arrive qu’une personne dévoile à ses proches ses intentions de s’enlever la vie et demande de ne pas révéler son secret. «L’entourage ne devrait jamais tenir ce genre de promesse», ajoute-t-elle.

Installer un filet de sécurité

Les facteurs de protection permettent d’envisager d’autres solutions que le suicide, et placent un filet de sécurité autour de la personne à risque. Globalement, le fait d’avoir un sentiment d’appartenance envers un groupe ou une cause, et le fait de se sentir utile diminuent les risques de passage à l’acte. Diverses études sur le sujet démontrent que les saines habitudes de vie, la non-dépendance à des substances, une bonne santé mentale, des projets qui donnent un sens à la vie et une capacité de résilience ont aussi des effets positifs. Finalement, le soutien de l’entourage est crucial. En voyant la main qui lui est tendue, la personne souffrante a plus de chance d’être ouverte aux solutions et d’entrevoir la vie avec espoir et confiance.

À propos de S.O.S Suicide Jeunesse

L’organisme Intervient auprès des jeunes et des adultes en crise suicidaire et leurs proches afin de leur donner à nouveau de l’espoir en les aidant à trouver des solutions adéquates à leurs problèmes. Il sensibilise aussi la population du Québec et l’informe par des conférences dans les écoles et milieux de travail, de l’aide par courriel et Facebook et par sa ligne d’intervention d’urgence sans frais.

Pour obtenir de l’aide: http://www.sos-suicide.org/

 

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