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Pompière: l’épreuve du feu

Photo: (Photo Métro Média - Perrine Gruson)

À l’occasion du mois des femmes, L’Actuel vous dresse le portrait de quatre figures féminines, qui, par leur occupation ou leur destin, sortent des voies traditionnelles pour réaffirmer la place de la femme.

INUSITÉ. Chantal Marquis fait partie des cinq femmes qui composent l’armada de 425 pompiers du Service de protection contre l’incendie de la Ville de Québec (SPCIQ). Au cours de sa carrière de plus de 25 ans, elle est intervenue sur de nombreuses situations difficiles mais a aussi prouvé que la force physique n’est pas l’apanage des hommes.

Chantal Marquis, 49 ans, n’avait pas prévu initialement de devenir pompière. Habile de ses mains, elle a terminé des études en arts plastiques et en graphisme il y a plus de 25 ans. «Je suis tombée dans la période de transition entre la table à dessin et l’ordinateur, mais l’ordi, je déteste ça, je suis une vraie manuelle. En plus, les contrats de graphisme se donnaient majoritairement à la pige et ce n’est pas une situation qui me convenait», explique celle qui est également artiste en arts visuels pendant son temps libre.

Après un essai non concluant en tant qu’agente correctionnelle, «avoir l’air bête toute la journée, non merci», Mme Marquis est finalement devenue pompière opératrice en caserne à temps partiel en 1994. Grâce à un programme accéléré en 2002, elle a pu exercer son métier à temps plein à la caserne de Val-Bélair.

À lire aussi: Pompière: La difficulté de faire sa place dans un monde d’hommes

Aimer l’inconnu

«Ce qui me plaît, c’est de ne jamais savoir ce qui va arriver, confie-t-elle. Il faut savoir qu’une personne désemparée va appeler les pompiers en premier lieu», exprime celle qui a sauvé des chats, des chiens et sorti des bras d’enfant coincés dans des grilles.

Évolution du métier

Ce qui a changé avec les années, selon la pompière de carrière, c’est la sécurité liée au métier. «Avant, les pompiers entraient sur les lieux d’un incendie sans appareil respiratoire, se souvient-elle. La technologie a aussi beaucoup amélioré nos conditions. Il y a de ça seulement trois ou quatre ans, on avait des livres de rues au lieu des GPS». Les livres de rues étaient rédigés par l’opérateur, ils indiquaient les chemins les plus rapides à prendre selon une rue donnée. «Nous en avons encore pour tous les secteurs, c’est notre «back up», fait-elle valoir.

Événements marquants

Chantal Marquis se souvient d’une anecdote peu commune. Au début de sa carrière, elle a dû intervenir pour un «feu de piscine». «Il s’agissait de deux jeunes qui avaient mis de l’essence dans un foyer extérieur accoté à une piscine. Le bidon avait pris feu et en panique ils l’avaient jeté dans la piscine qui était alors recouverte d’une toile solaire. Toute la surface était en feu. Il y a eu plus de peur que de mal, mais ça rappelle les règles de sécurité: on ne doit jamais mettre d’accélérateur de combustion!», déclare-t-elle.

Une des choses les plus difficiles qu’elle ait vu au cours de ses 25 années de métier, c’est un homme qui avait plongé dans une piscine hors terre, alors que ce n’était pas assez creux. «Il s’était fracturé la colonne vertébrale. Le matin, ce gars-là avait une vie, l’après-midi il était paralysé à vie. Ça m’a marquée. Sortir des corps, c’est difficile mais les personnes sont décédées. Lui, il était bien conscient de ce qui l’attendait», se souvient douloureusement Mme Marquis.

 

 

Chantal Marquis est pompière depuis 25 ans. (Photo Métro Média – Perrine Gruson)

 

 

 

 

 

 

 

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