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Le voyage inspirant de Serge Poulin en Indonésie

Serge Poulin est un opticien de Charlesbourg qui ne se contente pas d’améliorer la vision des gens d’ici, il change les yeux du «monde» par ses nombreuses missions humanitaires. 

Serge Poulin, avec les yeux du cœur!

Photo TC Media – Jean-Philippe Dionne

C’est un homme qui a le cœur sur la main, prêt à aider son prochain et qui s’investit d’une vocation, celle d’améliorer le sort d’êtres humains qui n’ont pas la chance de vivre dans le «confort» comme ici. Dès la seconde où l’on discute avec Serge Poulin, on constate assez rapidement qu’on a affaire à une personne chaleureuse, empathique et empreinte d’une grande générosité.

Le philanthrope a plus d’une vingtaine de voyages à son actif. Il ne les comptent même plus, raconte-t-il. Son plus récent périple: avoir visité l’Indonésie en compagnie d’une équipe de professionnels multidisciplinaires. Le groupe, composé d’un ophtalmologiste, un optométriste, un opticien, un physiothérapeute, un hygiéniste dentaire, un dentiste, un médecin, une infirmière et un photographe, a quitté le Québec au début du mois de janvier pour une mission humanitaire de trois semaines.   

La rencontre d’un homme qui change tout

Un Rotarien de Sainte-Foy (club duquel Serge Poulin est membre) a entendu parler de Gilles Raymond de la région de Portneuf. Cet homme s’est exilé sur l’Île de Florès, en Indonésie, il y plus de 15 ans. L’une de ses missions était d’apporter de l’eau au village.

La chaleur, la pluie et la pollution ont rendus le voyage difficile par moments pour l’équipe

Photo gracieuseté

De fil en aiguille, Gilles Raymond revient au Québec en propageant aux membres du Club Rotary l’idée de faire des prêts d’honneur. Le but est d’aider les habitants indonésiens à acheter une terre pour cultiver des graines de café et de gingembre pour les vendre et rembourser les prêteurs. Le projet ne «tombe pas dans l’oreille d’un sourd», plaisante Serge Poulin.  

L’équipe des Rotariens s’implique dès lors dans le financement de l’aventure. C’est la naissance, la genèse, d’une grande collaboration humanitaire entre Gilles Raymond et l’opticien de Charlesbourg.

La mission de 2018

L’année vient à peine de commencer que l’équipe de Serge Poulin, Gilles Raymond et la vingtaine de professionnels s’envolent vers l’Indonésie. Trois jours de transport pour y aller, trois jours pour revenir. Sur un voyage de trois semaines, «ce n’est pas de tout repos», témoigne M.Poulin.  

Au total, ce sont 15 jours de travail qui les attendent. L’objectif de la mission est de prodiguer des soins aux habitants des villages de Bajawa et de Riung. La durée de la mission est réduite considérablement. L’efficacité, la rigueur et l’organisation sont de mise.  

Heureusement, l’équipe du Québec a pu compter sur l’appui et la collaboration des habitants, dès leur arrivée, diminuant ainsi le stress causé par tout le travail à accomplir. «On a été accueillis comme des rois par les dirigeants, et les spécialistes de l’hôpital où nous allions travailler. Le peuple aussi était content de nous voir», raconte fièrement Serge Poulin.    

Pour sa part, il doit s’occuper de faire passer des examens de la vue aux villageois au coût symbolique de 1$. «Nous avons fait passer 1750 examens de la vue, et apporté 5500 paires de lunettes pour en remettre 3000 finalement,» explique Serge Poulin. Ces milliers de paires de lunettes sont des dons de clients du commerce que possédait l’opticien. Elles sont triées dans un local de la Fondation Wounded Warriors Canada qui vient en aide aux militaires ayant subi un choc post-traumatique.

Faire passer de tels tests à une clientèle complètement vierge de l’expérience, qui ne sait ni parler, lire ou écrire le français et l’anglais, était un défi de taille. Des interprètes s’assuraient que tous et chacun se comprennent pour que le travail se fasse rondement. Les examens de lecture étaient possibles à l’aide de cartons sur lesquels sont inscrits des codes au lieu des lettres. La profession était complètement différente de celle pratiquée par Serge Poulin au Québec.  

Retrouver la vue

Participer à ce voyage a permis à l’équipe de vivre des moments émouvants qui donnent tout leur sens à la mission humanitaire. Un jour, un homme dont la prescription affiche une dioptrie de + 13 s’est présenté. «Il ne voit rien, il est presque aveugle» constate Serge Poulin. Dans les dizaines de bacs de lunettes, on lui remet une paire qui correspond à son état. Tout sourire, épaté et émerveillé, le villageois voit enfin le monde, la vie qui l’entoure. Il n’en fallait pas moins pour arracher une larme à toute l’équipe.  

Les journées de travail n’étaient pas toutes empreintes d’émotions positives. Certains habitants faisaient presque quatre heures de route pour bénéficier d’une paire de lunettes. L’avènement de Serge Poulin et son équipe au village était très attendu. Il y avait beaucoup de bénéficiaires et de longues files d’attente. Alors certains clients n’ont pas pu avoir une paire de lunettes provoquant presque une émeute. Qu’à cela ne tienne, l’organisme Casira est parti récemment avec une valise remplie de lunettes pour les remettre à ceux qui n’ont pas eu la chance d’en avoir.

Autres projets

Cet homme presque aveugle voit maintenant la vie avec ses nouvelles lunettes

Photo gracieuseté

La prochaine mission de Serge Poulin est d’amasser des sous avec d’autres partenaires pour payer la formation d’un ophtalmologiste qui pratiquera des chirurgies pour des cataractes sur un bateau équipé pour de telles interventions.

En attendant de repartir en mission, il a encore en tête l’Indonésie et en garde de très beaux souvenirs. «Ce dont je vais me rappeler le plus ce sont les paysans, le contact avec eux, même si l’on ne parle pas le même langage, on se fait des sourires. On boit un petit verre d’Arak, l’alcool local de l’endroit !»    

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