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Maisons des jeunes: toujours populaires en 2018?

Lieu de rencontre entre «chums», sans préjugés, un endroit «cool» pour jouer au baby-foot ou au billard, la maison des jeunes est-elle encore fréquentée, dans une ère où les liens d’amitié sont de plus en plus virtuels?

Au fil des années, M. Tremblay a constaté un changement au niveau de la fréquentation.

Photo TC Media – Jean-Philippe Dionne

Historiquement, elles ont été créées il y a une quarantaine d’années pour briser l’isolement et offrir un milieu de soutien et d’accompagnement.

Stéphane Tremblay est directeur de la Maison L’Intégrale de Charlesbourg depuis 25 ans. Il est bien placé pour dresser un portrait de l’évolution de la clientèle. Pour lui, c’est un lieu encore actuel pour les adolescents dans le contexte où ils ont accès à un lieu physique pour faire de vraies rencontres en «face à face».

Au fil des années, M. Tremblay a constaté un changement au niveau de la fréquentation. Au début de sa carrière, la clientèle se présentait en «gang» à la maison. C’est la grande différence comparativement à aujourd’hui précise-t-il. Maintenant, un groupe est composé de deux ou trois personnes. Ce sont ces groupuscules qui finissent par créer un groupe au final.    

Certains classiques ne se démodent pas, comme le baby-foot.

Photo TC Media – Jean-Philippe Dionne

Myriam Touchette et Kim Girard, qui ont respectivement quatre et huit années d’expérience en tant qu’animatrice-intervenante et directrice à la Maison La Marginale, s’entendent pour dire que l’évolution est passée par la révolution technologique et l’arrivée d’internet.  

«Les ados sont encore là, mais on les rejoint différemment que ce soit par les médias sociaux ou par nos points de services dans les écoles où l’on va vers eux. Ils viennent moins par eux-mêmes dans le lieu physique comme ici», explique Kim Girard.

Ces points de service sont en quelque sorte un moyen de promotion pour l’organisation. «Sans toutefois tomber dans le recrutement, l’objectif est de créer un rapprochement, un lien, un contact avec les jeunes», explique Myriam Touchette.

Myriam Touchette, Kim Girard et Stéphane Tremblay.

Photo TC Media – Jean-Philippe Dionne

Plus ça change, plus c’est pareil.

«Les motifs de fréquentation demeurent les mêmes en 2018 qu’il y a 25 ans», affirme Stéphane Tremblay. Les ados viennent ici pour avoir un contact humain et se faire des amis. «Il y a aussi le volet détente, ne rien faire, relaxer. Ils jouent autant aujourd’hui qu’il y a 25 ans au ping-pong, aux jeux de société, au billard, ça ne change pas. La base commune est là», observe M. Tremblay.

Même son de cloche pour Kim Girard et Myriam Touchette. Elles ajoutent que la clientèle aime la liberté que procure l’endroit. Les intervenants sont présents pour faire respecter les règlements dans un cadre moins «autoritaire». C’est un endroit sans jugement où la personne est accueillie telle qu’est l’est.

Là où les deux générations ont dénoté un changement au courant des dernières années, c’est au niveau des thèmes et des discussions. Avec la montée en flèche d’internet, il est beaucoup question de cyberdépendance et de la vigilance à adopter sur les réseaux sociaux.

L’avenir des maisons de jeunes

Difficile de prédire si le concept perdurera dans le temps. Kim Girard est toutefois convaincue que la formule intervenants/ados, n’est pas près de disparaître, estimant son travail très important auprès des ados. Stéphane Tremblay croit en une version «2.0» de l’organisme. Un comité travaille actuellement à rendre un peu plus moderne l’image de l’organisation. «Nous continuons d’évoluer et de rester intéressants pour eux tout en gardant notre base solide: les animateurs et les intervenants», conclut M. Tremblay. 

Stéphane Tremblay, Myriam Touchette et Kim Girard observent que la technologie a changé certaines facettes de leur métier.

Photo TC Media – Jean-Philippe Dionne

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