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Grand Défi Québec Oiseaux: visite d’une île interdite

Une équipe d’ornithologues a participé à une mission unique au cours de laquelle ils ont pu mettre les pieds sur un lieu inaccessible, pour admirer et avoir dans leur mire le plus d’espèces d’oiseaux possible. Steeve R. Baker de Charlesbourg et ses collègues «Les Z’ailés» ont relevé le Grand défi de Québec Oiseaux en se rendant sur l’Île aux Loups Marins, au large de Saint-Jean-Port-Joli au milieu du Saint-Laurent.   

Photo Métro Média – Jean-Philippe Dionne

L’événement, qui s’est déroulé tout le mois de mai, a comme objectif d’identifier le plus grand nombre d’espèces d’oiseaux en 24h. En plus de sensibiliser les gens à la protection des oiseaux, le défi panquébécois a pour but d’amasser des fonds pour en assurer leur protection au Québec.

Le périple de M. Baker a de particulier qu’il s’agissait du tout premier inventaire complet (oiseaux nicheurs et en déplacement confondus) de l’endroit. L’accès est normalement interdit, mais son équipe a bénéficié d’une permission spéciale de Canards illimités.

C’est d’ailleurs cet organisme qui recevra les sommes (plus de 2000$) qu’ils auront réussi à recueillir pour eux afin de leur permettre de continuer leur travail de conservation des habitats pour les oiseaux.

«Je connais un ami qui travaille pour Canard Illimités qui nous a permis d’accéder à l’Île aux Loups Marins. L’organisation a acheté l’endroit en 2009, l’a fermé et c’est devenu un sanctuaire d’oiseaux par la suite. Eux, de temps à autre, ils y mettent les pieds pour dénombrer les espèces. Historiquement, c’était privé et habité par une famille de New York qui possédait une énorme maison. Les gens s’en servaient comme camps de chasse», explique Steeve R. Baker, professeur de biologie au Cégep Sainte-Foy et ornithologue depuis quatre ans.   

«Les Z’Ailés», de gauche à droite: Steeve R. Baker, Gabriel Beaupré Lacombe (finissant en Technique de bioécologie, cégep de Sainte-Foy), Rémi Bédard (Technicien en biologie, conservation des habitats chez Canards Illimités Canada) et Patrice Babeux (enseignant en biologie, cégep de Lévis-Lauzon).

Une première

L’originalité du voyage réside dans le fait que c’était la première fois qu’une équipe foulait le sol de l’île pour compter toutes les espèces d’oiseaux. Au milieu de nulle part, impossible d’y accoster directement, le défi de pouvoir s’y rendre était de taille. Par chance que l’équipe a pu compter sur un batelier de Saint-Jean-Port-Joli.

«Avec son petit bateau, il nous a approchés le plus possible du rivage et déposés un par un avec son bateau pneumatique. C’était le soir, le soleil se couchait et les oiseaux étaient actifs. On a pu travailler durant deux heures en comptant une vingtaine d’espèces avant d’aller dormir. À 4 heures du matin, tout le monde debout, les oiseaux aussi! Appareil photo à la main, jumelles et calepin de note, la journée a été productive en marchant toute la journée jusqu’à 17h», explique M. Baker. Leur objectif était de dénombrer 50 espèces. Il a été dépassé de deux, malgré une mauvaise nouvelle qu’ils ont reçu en provenance de Saint-Jean-Port-Joli.

En raison du mauvais temps prévu, «Les Z’ailés» ont dû écourter leur voyage. Le batelier les a contactés expliquant qu’il devait venir les chercher maintenant, car il n’avait pas idée quand ce sera possible à nouveau.  

Des cas rares

Durant leur passage sur l’Île aux Loups Marins, les observateurs ont pu apprécier une héronnière, une colonie de grands hérons. Ce qu’il est peu commun d’apercevoir, car la plus grande au Québec est située au Lac St-Pierre.

«Et on en a observé près d’une soixantaine, perchés dans les arbres autour de la maison. C’était spectaculaire et impressionnant! Ce qui nous a étonnés, c’est la petite colonie de bihoreaux gris, dans la même famille que le héron, mais plus trapus. Mais là, on a vu une quarantaine avec les nids et les œufs. Ça c’est rare!», avoue Steeve Baker.

Derrière la passion à laquelle se voue l’ornithologue se cache une idéologie dont il voudrait que la population prenne conscience. «Notre but ce n’est pas juste de prendre des photos et compter les oiseaux. C’est aussi se rendre compte qu’il y a des habitats qui sont encore propices pour la faune. Comme ici au parc de l’Oise, je voudrais qu’il soit aménagé davantage pour que la faune s’accommode de la proximité de l’humain pour nicher. Certaines espèces d’oiseaux mangent les moustiques ou encore les fourmis, ce qui peut être bénéfique pour les résidents du secteur». Lui-même habite en bordure du parc. Il compte contacter la Ville pour faire part de ses idées dans le but s’exploiter cet espace vert à son plein potentiel. 

Le grand héron perché sur la cime d’un conifère, a été aperçu une soixantaine de fois sur l’Île aux Loups Marins

Photo gracieuseté – Steeve R. Baker

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