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Écrire avec sa voix

Pascale Boutin avec son livre, publié à compte d'auteur. Photo: gracieuseté

LECTURE. Une femme de Charlesbourg vient de publier un livre sur son expérience de voyage humanitaire au Burkina Faso. Fait étonnant: Pascale Boutin l’a rédigé en utilisant un logiciel de commande vocale, étant atteinte de la sclérose latérale amyotrophique (SLA).

Le livre, intitulé Gorom, révèle le récit de ses deux années passées en Afrique en tant que coopérante humanitaire lorsqu’elle avait 36 ans. «J’ai quitté mon emploi en mars dernier et j’ai commencé à rédiger mon livre pour mettre mon attention sur autre chose que la maladie, raconte l’autrice. Le livre est basé sur le quotidien vécu en tant que femme blanche et coopérante au Burkina Faso en 2002. Il y a tant à raconter!»

Parler pour écrire

L’écriture était tout de même assez ardue en raison de sa maladie. «Mon conjoint m’encourageait à mettre sur papier mes souvenirs en tant que coopérante, confie l’autrice. Mais avec ma maladie, mes bras sont paralysés. Le logiciel m’a permis de réaliser mon projet. On a eu aussi beaucoup d’aide de notre famille à toutes les étapes du projet.»

La femme est aussi une voyageuse dans l’âme. «J’ai toujours rêvé de faire de la coopération internationale, révèle celle qui habite maintenant le Trait-Carré à Charlesbourg. J’étais dans l’Ouest canadien quand j’ai postulé en ligne pour cet emploi. J’ai suivi une formation de trois semaines à Montréal, puis l’équipe m’a envoyé au Burkina Faso, dans la région de Gorom-Gorom.»

Plonger dans ses souvenirs

Là-bas, le travail consistait à faire du développement local en se rendant dans les villages. «Je devais aborder les problèmes de développement et avoir des solutions avec l’ensemble de l’équipe. J’avais un chauffeur attitré et des locaux qui m’aidaient. On me fournissait un traducteur aussi.» Et la sécurité? «Un jour, j’ai entendu que des voitures de coopérants internationaux ont été volées, par exemple. Mais dans ma région, c’était sécuritaire.»

Inch Allah

Des situations désolantes, Pascale Boutin en a vu plus d’une. Pour la rédaction de son livre, elle a plongé dans ses souvenirs, mais aussi dans le petit journal personnel qui lui servait d’exutoire. Elle y notait des évènements du quotidien, tout comme ses états d’âme. «Ce qui m’a marqué, c’était de constater que ces gens n’avaient rien, que les conditions de vie étaient hostiles, mais qu’ils étaient heureux. Ici, on appréhende beaucoup le futur. Là-bas, c’est la culture du moment présent et du Inch Allah, à la grâce de Dieu.» Dans son ouvrage, elle raconte aussi le fait d’être une femme de couleur différente. «Tout le monde me dévisageait et me souriait. Ils m’appelaient la blanche. Les enfants me croisaient et ils étaient respectueux. C’était spécial d’être différente.»

La mère de famille a reçu son diagnostic il y a un an. La maladie a de plus en plus d’impact sur sa vie, notamment sur l’élocution, la déglutition et la mobilité. Elle souhaite transmettre ses souvenirs à son adolescent de 13 ans. «Mon fils a toujours aimé les histoires. J’ai voulu mettre sur papier le plus long et le plus important voyage de ma vie pour lui laisser un certain leg», a-t-elle conclu.

Pour commander l’ouvrage: recit.gorom@gmail.com

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