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Opérée deux fois au cerveau: Sasha-Mikaële Prémont revient de loin

Sasha-Mikaële gradue de l’école Saint-Jean-Eudes avec un mérite de persévérance académique. (Photo gracieuseté) Photo:

SANTÉ. Le nom des Prémont est associé avec le football à Saint-Jean-Eudes. Pourtant, c’est Sasha-Mikaële, la petite-fille de Sylvain Prémont, fondateur du programme de football à l’école et fille de Sébastien Prémont, entraîneur de football et enseignant de l’institution, qui vient possiblement de signer le plus beau chapitre de l’histoire des Prémont avec l’école privée de Charlesbourg. La jeune fille vient de graduer après avoir subi deux importantes opérations au cerveau l’année précédente.   

Sasha-Mikaële est une étudiante athlète accomplie. Très active, elle joue au basketball et au rugby pour son école et elle n’avait jamais eu de problème de santé jusqu’au 6 août 2017. Une crise d’épilepsie survient brusquement à la maison. Après quelques tests de routine, les médecins concluent à un incident isolé. C’est finalement au tout début de l’année scolaire de quatrième secondaire que survient l’improbable, une nouvelle crise d’épilepsie à l’école.

«Mes amies pensaient que je voulais les faire rire, mais elles se sont aperçues que c’était plus grave quand je suis tombée sur un élève plus jeune. Fort heureusement, cela a amorti ma chute. J’ai été transportée à l’hôpital et cette fois-ci j’ai passé à travers une longue batterie de tests pour savoir ce que j’avais vraiment», mentionne l’étudiante.

Dilemme

Le verdict des médecins est difficile à accepter. Une malformation artérioveineuse au cerveau est la cause des pertes de conscience. Après une longue discussion avec la neurochirurgienne, la jeune adolescente et ses parents sont placés devant un dilemme. Se faire opérer pour enlever la malformation et avoir un risque de 30% de ne jamais se réveiller ou laisser les choses comme elles sont et devoir vivre avec une augmentation de 1% par année du volume de sang dans le cerveau. La décision a été sans équivoque pour l’adolescente. «Je suis une fille qui aime mordre dans la vie. J’aime voyager et être active et ne pas me faire opérer aurait handicapé ma façon de vivre en plus de toujours avoir le risque qu’un caillot se forme dans mon cerveau. Je ne voulais pas ça. J’ai établi un bon lien avec ma neurochirurgienne et j’avais confiance en elle, cela a facilité ma décision d’y aller avec l’opération.»

Les réactions des parents étaient très différentes. «Je suis quelqu’un qui fait confiance en la vie. Je pense que ma fille a hérité de ce trait de caractère également, j’étais positif et j’avais confiance dans la réussite de l’opération, mais c’est normal d’être nerveux. De son côté, sa mère était morte d’inquiétude», raconte Sébastien Prémont.

Une opération ne suffit pas

Le 14 décembre 2018 est le jour choisi pour l’opération. À son réveil, la jeune femme savait que quelque chose n’allait pas. «Juste à regarder le visage de ma neurochirurgienne, j’ai tout de suite su qu’elle n’était pas satisfaite.»

Après vérification, Sasha-Mikaële doit subir une seconde intervention, car la première n’avait pas réussi à enlever toute la malformation initiale. «C’est peut-être le seul moment que j’ai eu un doute parce que tu es très mal en point après une opération au cerveau, ton visage est enflé de partout et tu te fais dire qu’il faut à nouveau refaire l’opération, j’ai eu de la difficulté avec ça. Je me disais que j’avais possiblement utilisé toutes mes chances et que je ne me réveillerais pas après la prochaine opération.»

Un père très fier de sa fille. (Photo gracieuseté)

Fort heureusement, la jeune femme est née sous une bonne étoile et la deuxième opération a été un succès. Elle est très reconnaissante du support qu’elle a reçu après l’opération. «Mes amies sont venues me visiter à l’hôpital et ma famille était très présente. Mon père est toujours resté à mon chevet durant mon séjour à l’hôpital, il dormait dans ma chambre. Il m’a fait rire et a détendu l’atmosphère, j’étais contente qu’il soit là.»

Retour progressif et récompense

Après avoir frôlé la mort, Sasha-Mikaële était de retour sur les bancs d’école quelques semaines après son opération. «Il y a des bonnes et moins bonnes journées. C’est un peu comme une personne qui revient d’une commotion cérébrale, si t’as mal à la tête, tu dois retourner à la maison.»

La jeune sportive commençait également à ronger son frein et elle voulait retourner sur le terrain de basketball. «J’étais tannée de seulement regarder les pratiques, je voulais jouer! J’ai finalement eu la permission des médecins et j’ai joué mon premier match le 20 février 2019.»

Non seulement la jeune athlète a terminé sa saison de basketball, mais elle a également joué au rugby au printemps où elle a remporté le titre de guerrière de son équipe. Des performances qui ne sont pas passées inaperçues au bureau du sport étudiant. Elle a remporté le titre d’élève athlète ayant démontré le plus de persévérance académique et sportive dans la région de Québec.

«Je ne m’y attendais pas, je ne savais même pas que j’étais en nomination. Cela vient compléter une grosse année», termine celle qui se dirige au Cégep Garneau l’an prochain où elle prévoit de jouer au basketball et au rugby pour les Élans.

Sasha-Mikaële reçoit son prix au gala du réseau du sport étudiant du Québec pour la région de Québec et Chaudière-Appalaches. (Photo gracieuseté)
Sasha-Mikaële porte le ballon au rugby. (Photo gracieuseté)

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