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Un local de répit pour apaiser les élèves autistes

Karianne, Cynthia Tremblay et Camille sur leur coussin préféré. (Photo Métro Média – Perrine Gruson) Photo: (Photo Métro Média - Perrine Gruson)

Le Phare

INTERVENTION. Les élèves de l’école secondaire Le Sommet qui vivent avec un trouble du spectre de l’autisme ou un trouble associé peuvent depuis peu bénéficier d’un local conçu spécifiquement pour eux. Le Phare est un lieu d’apaisement  où tout est fait pour que les jeunes se sentent bien.

Au Phare, ambiance feutrée, bean bags, coin presque fermé pour les élèves qui ont besoin de leur bulle, mais aussi coin salon, coin salle à manger, endroit pour étudier composent cet ancien local d’adaptation scolaire. Les élèves peuvent autant relaxer, discuter et travailler, selon leurs besoins du moment.

Le local, qui a nécessité un investissement de 4000$ dont au moins la moitié pour le mobilier, a été initié l’année passée par la technicienne en éducation spécialisée Cynthia Tremblay et sa stagiaire de l’époque, Karine Menhouk, qui en faisait son projet de maîtrise. Après avoir analysé les besoins des élèves, tout a été pensé pour y répondre. «On a particulièrement songé à l’aménagement de l’espace, à la lumière, à des cubicules pour pouvoir travailler. […] Le but est de créer un lieu sécurisant sans trop de stimuli», fait valoir Mme Tremblay.

Ouvert de 8h30 à 16h30, Le Phare est toujours sous la supervision d’un intervenant. La plupart du temps, il s’agit de Cynthia Tremblay puisqu’elle y a même son bureau, mais d’autres techniciens en éducation spécialisée s’y relaient, ainsi que le psychologue et la psychoéducatrice.

Pour les élèves à besoins particuliers mais pas uniquement

«Ça prend une référence d’un intervenant pour bénéficier du local et la plupart de ceux qui viennent régulièrement vivent avec l’autisme et ont un plan d’intervention pour lesquels on les suit. Mais il y a certains jeunes qui peuvent venir de façon ponctuelle, ils vivent un deuil, par exemple, et ont besoin d’un endroit où déposer tout ça. Le local leur est alors proposé», explique l’intervenante. Selon elle, une quinzaine d’élèves fréquentent régulièrement l’endroit, que ce soit pour dîner, pour un examen aux mesures adaptées, pour discuter ou pour relaxer aux pauses.

Tous les jours

Camille est en secondaire 4 et vit avec le trouble du spectre de l’autisme. «C’est confortable, la lumière est moins forte, ça m’aide. Je peux me reposer et mieux me concentrer. Je peux parler ici mais c’est aussi un endroit où je viens pour être tranquille», mentionne-t-elle. Karianne, quant à elle, vit de l’anxiété. Depuis qu’elle fréquente le local, surtout le matin avant les cours, elle se sent mieux outillée pour passer sa journée. «Avant, j’étais stressée, j’avais mal au ventre, j’avais toujours peur de me faire bousculer. Il y a moins de bruit, moins de personnes, je peux être tranquille et je n’ai plus mal au ventre», indique l’élève de secondaire 4. Les deux jeunes filles viennent quotidiennement au local et y sont attachées.

Pour la directrice adjointe au 2e cycle, Danièle Gobeil, Le Phare est source de fierté. Le prix octroyé récemment par la Commission scolaire des Premières-Seigneuries dans le cadre des Journées  EHDAA (Élèves handicapés ou élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage) est pour elle une belle reconnaissance. «On croit beaucoup en sa vocation et à ses effets bénéfiques», insiste-telle. Pour Mme Gobeil, Le Phare fait ses preuves et montre l’inclusion d’élèves aux prises avec des difficultés d’apprentissage. Elle croit d’ailleurs beaucoup au maintien de ces jeunes dans des classes régulières, quand les ressources sont adaptées.

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