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Malentendants : quels défis au quotidien?

Le niveau de concentration requis par les personnes malentendantes peut être épuisant et étourdissant. Photo: (Photo Deposit photos)

Sondage. Les personnes malentendantes font face à de nombreux défis dans leur quotidien, comme sortir dans des endroits publics avec du bruit environnant. C’est les salles de spectacle et de cinéma qui sont les lieux les moins sensibilisés aux personnes malentendantes, comme le révèle un sondage.

L’Association des personnes avec une déficience de l’audition (APDA), située à Charlesbourg, a fait circuler un questionnaire spontané concernant les difficultés des personnes malentendantes dans les lieux et les services publics. 128 participants malentendants ou proches de malentendants ont répondu au sondage. L’envoi du questionnaire s’est fait dans le cadre du projet : «Où sortir sans limites» qui rassemblera l’avis des personnes malentendantes sur des lieux précis et sujets à poser difficulté.

Résultats

Le questionnaire a conclu que les lieux ou les services publics qui sont le moins sensibilisés aux personnes malentendantes sont, par ordre décroissant, les salles de spectacles (67,97%) ou de cinéma (54,69%), les établissements de santé (62,50%), les transports en commun (53,13%) et les restaurants (52,34%). Les églises, les boutiques jouant une musique trop forte, les magasins à grande surface, les foules, les aires de restauration rapide, les banques, les hôtels, les musées, les résidences pour personnes âgées, les salles, les aéroports, les parcs d’attractions, la fonction publique, les centres sportifs et le service au volant étaient également source de complexité. Ces endroits dépendent de plusieurs facteurs, dont la personne elle-même, sa perte auditive, le public présent (heures d’achalandage), les bruits d’ar­rière-plan, la voix de l’interlocuteur et l’écho.

Pour expliquer les résultats, il est nécessaire de rappeler que beaucoup de personnes malentendantes utilisent le sens de la vue pour combler leurs lacunes auditives. La lecture labiale, par exemple, est un moyen de remédier à ce manque. Les besoins d’accommodement ainsi que les obstacles liés à une compréhension adéquate dépendent du niveau de surdité.

Pistes de solution

Pour pallier aux difficultés quotidiennes des personnes malentendantes, plusieurs pistes de solutions sont amenées en regard de l’analyse du sondage. D’abord, les limitations des malentendants étant souvent invisibles, il convient d’outiller ces personnes pour qu’elles puissent s’exprimer. Le personnel qui travaille avec le public devrait aussi être sensibilisé. «Toutes les salles d’attente, par exemple, pourraient afficher les numéros ou les noms sur un écran comme surplus aux interphones. Même chose pour les transports en commun, les stations ou les gares. Tous les postes, émissions, films ou bulletins de nouvelles devraient être sous-titrés», peut-on lire en conclusion du sondage.

L’Association des per­sonnes avec une déficience de l’audition utilisera ce sondage en tant que ressource complé­mentaire et guide d’accompagnement pour mieux servir la population malentendante et orien­ter sa clientèle.

Obtenir un 2e appareil auditif n’est pas couvert par les assurances.

La difficulté de s’appareiller

L’obstacle financier de l’appareillage pour malentendants a été mis de l’avant dans le sondage réalisé par l’Association des personnes avec une déficience de l’audition.

Parmi les personnes interrogées, plusieurs ont mentionné ne porter qu’un seul appareil auditif ou un implant alors qu’elles en ont besoin de deux et que la RAMQ n’en prend en charge qu’un seul.

Les assurances privées ne prennent souvent pas en charge un deuxième appareil non plus.

«Si l’on reprend la comparaison de porter une seule prothèse alors qu’on en a besoin de deux équivaut à porter un verre de lunettes alors que les deux yeux sont affectés», déclare Marie-Hélène Tremblay, directrice de l’APDA.

Kim Auclair, une jeune entrepreneure de Beauport également malentendante, a participé à l’élaboration du sondage. «J’ai une surdité de degré sévère à profonde aux deux oreilles. Je porte un appareil auditif seulement à l’oreille droite et mon oreille gauche n’entend pas. Comme mon handicap est invisible et que la population n’est pas sensibilisée à la surdité, je dois relever plusieurs défis dans mon quotidien», déclare Mme Auclair.

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