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William Auclair est le bobeur de Beauport

William Auclair mentionne que la majorité des athlètes faisant partie de l’équipe nationale proviennent de l’athlétisme et du football. Photo Métro Média – Jean Carrier Photo:

PROFIL. Il y a peu d’enfants sur la planète qui rêve de pratiquer le bobsleigh. William Auclair n’était pas de ceux-là alors que son sport de prédilection était le soccer quand il était jeune. Il a mangé du soccer pendant très longtemps avec le Royal de Beauport et la concentration soccer à l’école François-Bourrin. C’est par la suite que son cheminement a pris une tangente intéressante qui l’a mené vers le bobsleigh.     

«Le développement normal aurait été de jouer au niveau collégial et probablement à l’université par la suite, mais j’étais un peu tanné de jouer au soccer. Je n’ai jamais arrêté de m’entraîner en salle et j’ai touché un peu au CrossFit, mais il me manquait la compétition. Un ami m’a parlé du bobsleigh. J’ai décidé de tenter ma chance en 2014 alors que je me suis présenté aux tests lors des essais provinciaux. Je n’ai pas été retenu alors que je n’ai pas fait le standard au sprint sur 30 m, mais j’étais très proche. Cela m’a encouragé à continuer», raconte l’athlète de 27 ans.

William Auclair confirme que les Allemands sont une grande puissance de son sport alors qu’il n’est pas rare de les voir être un dixième de seconde plus rapide que les autres formations dans la phase de la poussée. Photo Métro Média – Jean Carrier

Il se présente en 2015 à une école de pilotage. C’est à ce moment qu’il effectuera sa première descente.

«C’est certain que je m’en souviens. Il n’y a rien qui peut te préparer à ça malgré toutes les instructions qui sont données. Comme c’est une école de pilotage, je n’avais pas vraiment confiance au pilote avec moi alors j’ai préféré regarder la première descente pour voir ce qui s’en venait au lieu de baisser ma tête et adopter la position requise. Je n’aurais peut-être pas dû faire ça parce que ça fait pas mal plus peur quand tu regardes ce qui arrive et que tu n’as pas le contrôle du bobsleigh. J’ai préféré vivre dans le déni par la suite», avoue en riant le gradué en ingénierie de l’Université Laval, qui spécifie que l’école de pilotage a eu du bon puisqu’il a choisi de prendre le rôle de pousseur alors que celui de pilote n’était pas fait pour lui.

«Il y a des coûts importants pour ceux qui choisissent de devenir pilotes en plus de la préparation pour les courses qui est beaucoup plus méticuleuse. À ce moment, j’ai décidé de revenir à l’Université Laval et j’ai fait de l’athlétisme pour le Rouge et Or, mais mon entraînement basé sur l’explosion et l’accélération était toujours fait avec le bobsleigh en tête.»

Pas pour les doux

Il demeure que les sensations éprouvées à l’intérieur d’un bobsleigh qui file sur la piste à 130 km/h sont intenses et ne ressemblent aucunement à une ballade dans le parc.

«Ça vibre vraiment beaucoup à l’intérieur du bobsleigh. Quand on prend les courbes, il y a un sentiment de compression de ta poitrine et une certaine difficulté à respirer. Le but est de demeurer le plus calme possible et de ne pas se raidir. C’est spécialement le cas sur la piste de Whistler qui est la plus rapide au monde alors que le bobsleigh atteint une vitesse de 150 km/h».

Objectif 2022

Après avoir pris une pause de son sport, William Auclair assure qu’il est maintenant dédié entièrement à celui-ci.

«Mon but est de me tailler une place pour les Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Beijing. Je m’en vais cet été à Victoria et j’ai l’intention de m’entraîner à Calgary pendant environ un mois. Mes meilleures chances sont pour le bobsleigh à quatre avec l’équipe Canada II ou Canada III. On va commencer avec ça et il n’est pas exclu de m’embarquer pour un autre cycle par la suite et viser les Jeux de 2026.»

Quête de l’excellence

Il n’est pas étonnant de voir le Beauportois gradué en ingénierie être en amour avec son sport qui est truffé de détails.

«J’adore le fait qu’une petite erreur peut coûter des centièmes de secondes qui feront toute la différence au bout du compte. Ça frise un peu l’obsession. Il faut aimer le processus du travail et chercher à s’améliorer constamment. Finalement, j’ai un petit conseil pour les jeunes athlètes qui voudraient essayer le bobsleigh. Il faut croire en soi et rester humble. C’est un monde avec beaucoup de gros bonhommes, beaucoup de testostérone et il est facile d’être intimidé.»

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