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Entreprendre ici quand on vient d’ailleurs

PORTRAIT. Démarrer son entreprise est déjà toute une aventure, mais imaginez partir vivre à l’étranger, vous déraciner, apprendre une nouvelle langue, une autre culture et en plus lancer votre entreprise. Vous voyez le défi? Pourtant, ils sont nombreux les entrepreneurs à le faire ici. Rencontre avec trois d’entre eux qui ont choisi d’installer leur commerce à Beauport.

Native du Cambodge, Covalan Lo est propriétaire du Marché d’Orient.

(Photo Métro Média – Marilyn Préfontaine)

Hugo Rosas, propriétaire du restaurant Señor Sombrero.

(Photo Métro Média – Marilyn Préfontaine)

Du Mexique à l’avenue Royale
Hugo Rosas, propriétaire du restaurant Señor Sombrero, a mis le pied pour la première fois au Québec en 2001. Ce Mexicain d’origine, qui détient un baccalauréat et une maîtrise en administration hôtelière, était venu faire une partie de ses études à l’Université Laval afin d’apprendre le français et l’anglais. Il a ensuite travaillé dans les hôtels de Riviera Maya et de Cancún avant de venir s’installer au Québec. C’est en 2006 qu’il a cogné à la porte du Señor Sombrero, appartenant à l’époque à Fernando Marillo, aussi immigrant mexicain. Il a commencé à la plonge, puis en cuisine, pour finalement acquérir le restaurant en 2008. Avec un diplôme mexicain en poche, M. Rosas n’arrivait pas à trouver du travail dans son domaine ici. « Ça prenait des études à la québécoise, j’ai dû recommencer à zéro, même si j’avais plus de 5 ans d’expérience.» M. Rosas a alors revisité le menu et la qualité du restaurant afin d’être authentique. Et le client québécois, y a-t-il une différence? «Non, mais il faut penser au piquant et mettre les sauces à part!» Son conseil aux entrepreneurs immigrants: «Il faut travailler fort et aller chercher l’information sur les permis directement soi-même. Faire attention aux personnes qui donnent trop de conseils! »

Olivier Motard et sa conjointe Maryline Rancourt, propriétaires de La Maison du Canelé.

(Photo Métro Média – Marilyn Préfontaine)

De la France au boulevard des Chutes
On aurait pu le deviner, juste au nom de son entreprise dédiée à une pâtisserie bordelaise, mais Olivier Motard vient de Bordeaux en France. Il est venu ici en 1989 après s’être fait dire par un enseignant : «Casse-toi!» C’est que le monde du travail et les conditions en France diffèrent, Olivier en sait quelque chose. À son arrivée, il a travaillé dans une pâtisserie de Sainte-Foy. En 1998, il ouvre La maison du cannelé à Beauport. Un pari on ne peut plus risqué d’abord parce que cette spécialité est peu connue ici et ensuite parce que l’emplacement est loin du centre-ville. «Je me suis dit pourquoi pas là?» Les mentalités sont différentes dans les deux pays et M. Motard laisse savoir qu’à Paris, on l’aurait possiblement boycotté puisqu’il vend des produits frais, mais aussi congelés. «Le congelé a sauvé beaucoup de métier, ça permet de faire un produit de qualité et de réduire les pertes.» Tout est une question de changer les mœurs et l’Amérique est selon lui, plus ouverte aux changements que la France.

Native du Cambodge, Covalan Lo est propriétaire du Marché d’Orient.

(Photo Métro Média – Marilyn Préfontaine)

Du Cambodge à la rue Seigneuriale

Covalan Lo est d’origine cambodgienne. Elle est arrivée à Québec en 1980, à l’âge de 5 ans, alors que ses parents fuyaient la guerre. Vous aurez deviné, les sushis ne sont bien sûr pas cambodgiens, mais ils rappellent la culture asiatique de Mme Lo. «Mes parents avaient des restaurants asiatiques et je voulais faire différent», raconte-t-elle. Ayant travaillé dans les restaurants de sa famille, Mme Lo a su se familiariser avec la clientèle québécoise et ses goûts. Lorsqu’elle a ouvert son restaurant, Marché d’Orient, le sushi n’était d’ailleurs pas aussi répandu qu’aujourd’hui. «Je ne pouvais sortir n’importe quelle sorte. J’avais mis de l’anguille et on me demandait ce que c’était! Mais les gens ici sont ouverts à la culture et goûtent. » Un conseil pour un immigrant entrepreneur? «Il faut savoir s’adapter à la façon québécoise!»

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