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Un défi père-fils après un «T’es pas game

MARCHE. Il aura suffi d’un «t’es pas game» pour convaincre Frédéric Gagnon d’accompagner son fils Mathys, 10 ans, dans une aventure de 255km à pied, de Montréal à Beauport. Mais ce qui n’était d’abord qu’un défi physique personnel est rapidement devenu un témoignage d’hospitalité et de solidarité sur les routes du Québec.

Il y a déjà trois ans que Mathys caressait ce projet de marche entre Montréal et Québec. Interpellé par l’exploit de Jean Béliveau, un marcheur qui a tiré un livre de son tour du monde complété en 11 ans, il avait lancé le défi à son père de suivre avec lui les traces du Québécois.

Mais voilà, la vie se sera mise au travers de leur chemin, et ce n’est finalement que cet été que Mathys et Frédéric ont enfilé leurs chaussures de marche. Du reste, le garçon n’avait que sept ans à l’époque; il aurait été un peu jeune, non? «On est assez spécial chez nous qu’on l’aurait fait quand même si on avait eu le temps!» rétorque Frédéric Gagnon dans un rire.

Un chemin pavé de solidarité

Armés de leur sac à dos et de leur matériel de camping, ils sont donc partis de Montréal le 20 juillet dernier pour rallier leur chez-soi à Beauport. Ils s’attendaient à planter leur tente là où s’arrêteraient leurs pas, «dans un champ de patates au besoin», mais les offres d’hospitalité se sont multipliées au fil de la 138. «On est épatés de ça!» se réjouit le père, qui a pu compter sur le bouche-à-oreille des réseaux sociaux.

Ceux qui n’avaient d’autre but que l’activité physique n’en reviennent pas de la tournure de l’aventure: «Au début, on voulait juste vivre quelque chose d’intense, mais c’est le message humain qui a pris le dessus», réagit Frédéric Gagnon, à la fois étonné et reconnaissant de l’attention qu’ils ont reçue en chemin. Pour Mathys, cet accueil fera partie de ses meilleurs souvenirs.

La complicité entre père et fils s’en trouve forcément renforcée au passage, d’autant plus dans la douleur partagée alors que les premières ampoules sont apparues dès le troisième matin. L’inconfort aux pieds aura été la plus grande difficulté du pèlerinage avec la chaleur, mais «on s’est promis qu’aucun de nous n’allait se plaindre.»

Home sweet home

Il reste que, après huit jours d’une marche qui tirait à sa fin, Frédéric Gagnon n’avait qu’une chose en tête: «Mettre des souliers confortables et faire autre chose que de marcher!» De son côté, Mathys avoue s’être ennuyé de jouer avec ses amis et de sa tablette.

À Beauport, une petite fête d’accueil agrémentée de sushis – et d’une bonne bière pour papa! – les attendait. Déjà, ils parlent du prochain défi. «Mathys veut absolument qu’on aille faire du bungee ensemble. Je suis en processus de décision là-dessus. Ça ne me tente pas vraiment, mais je vais le faire parce que c’est un défi. On aimerait aussi peut-être refaire la même chose l’an prochain, mais en joggant», conclut Frédéric Gagnon.

L’aventure en chiffres

255km

distance totale

25 à 32km

distance quotidienne moyenne

8 jours

durée de l’aventure

75

autos jaunes aperçues (chacune équivalant à une «bine» sur l’épaule!)

On peut retracer le parcours des Gagnon sur Facebook sous la page «Défi personnel – Mathys Gagnon».

(Avec la collaboration de Thaïs Martel)

Québec Hebdo

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