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Quel avenir pour les Chantiers urbains?

ANNULATION. «Manque de fonds»: c’est la réponse qu’a obtenue le Carrefour jeunesse-emploi Charlesbourg-Chauveau (CJECC) de Service Canada à la suite de sa demande de subvention pour ses programmes Chantiers urbains et Vert Forêt. Résultat: quelque 18 jeunes se retrouvent cet été le bec à l’eau, privés d’une expérience de travail souvent déterminante dans leur cheminement de réinsertion socioprofessionnelle.

La déception est grande chez Serge Duclos, directeur général du CJECC, qui s’explique difficilement cette fin de non-recevoir de la part du gouvernement fédéral. D’autant que le couperet est tombé tardivement, à la mi-mai, alors que les projets devaient débuter en avril. Certes, reconnaît-il, Service Canada subit d’importantes coupures, mais le programme de Chantiers urbains a fait ses preuves depuis 10 ans, à la fois auprès des jeunes, des collaborateurs et des partenaires financiers, fait-il valoir.

Retombées

À la base, cette initiative donne l’occasion à de jeunes adultes éloignés du milieu de travail d’agir comme journalier sur divers projets d’aménagement proposés par la Ville de Québec. «Bon an mal an, 80% des jeunes sont remis en action; ça se traduit surtout par un retour aux études (les 2/3) et sur le marché de l’emploi (1/3)», dresse-t-il comme bilan de la dernière décennie.

Le président de l’arrondissement, Vincent Dufresne, témoigne à son tour des retombées bénéfiques de ce projet bien ancré localement. L’an dernier, il dînait avec les jeunes participants: «Ils étaient tellement fiers, tellement heureux. […] Ça les sort de leur routine pour les ramener au travail», estime-t-il. Mais la Ville ne disposait pas des ressources nécessaires pour pallier la défection du fédéral, a-t-il poursuivi en précisant que la somme d’ordinaire allouée sera, cette fois, réinjectée dans les parcs de l’arrondissement.

Enfin, la formule des Chantiers urbains fait figure de proue au Québec sur le plan du financement en mobilisant les quatre paliers – scolaire, municipal, provincial, fédéral. Autant de raisons, résume Serge Duclos, qui auraient dû jouer en faveur du maintien du programme, de même que de celui de Vert Forêt, version nature des Chantiers urbains mise en place l’an dernier.

D’autres victimes

Le CJECC n’est pas le seul à se frapper à un refus du gouvernement. Les CJE de Loretteville, de Montmorency et de la Capitale-Nationale en sont également victimes, à ceci près qu’ils avaient la marge de manœuvre pour compenser le déficit, du moins pour cet été. Une réflexion sur l’avenir de leurs Chantiers urbains s’impose donc tout autant.

Pour l’heure, Serge Duclos dit en être à l’étape de «dénonciation de la situation», tout en continuant à faire des démarches pour la suite des choses. «La formule [des Chantiers urbains] mérite qu’on déploie tous les efforts nécessaires pour que ça revienne», juge-t-il. Conjointement avec les autres CJE, il évalue les options qui s’offrent à eux, avec ou sans l’apport futur du fédéral, de la part duquel il ne sent actuellement aucune ouverture.

Les Chantiers urbains de Charlesbourg en chiffres

– 120 000$: montant demandé à Service Canada

– 85 000$: contribution moyenne annuelle de la Ville de Québec

– 100: projets réalisés en 10 ans

Membre du Groupe Québec Hebdo

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