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Accrocher les jeunes à l’école par le sport

Alors que les écoles secondaires multiplient les projets pour favoriser la persévérance scolaire, les concentrations sportives occupent de plus en plus de place. Avec le succès qu’elles connaissent, autant au niveau des inscriptions que des résultats académiques, ces concentrations sont devenues des incontournables dans ces établissements. Survol de ce virage sportif au secondaire.

«C’est rendu un incontournable pour entretenir la motivation. Si on ne le faisait pas, on manquerait à notre mission», juge Jean-François Roussel, directeur de l’école secondaire des Sentiers, qui offre plusieurs concentrations, dont le football, depuis quelques années.

«C’est primordial avec le profil des jeunes qui rentrent. Ils ne peuvent plus se contenter de seulement s’asseoir devant un tableau, il faut les faire bouger et les intéresser et c’est correct aussi. Ils développent plus de choses et nous font réfléchir sur les façons de réagir pour les aider à progresser», estime Michel Paquet, responsable des sports de glisse à l’école secondaire Mont-Sainte-Anne (ESMSA). À cet endroit, près de 380 élèves font partie soit de la concentration en sports de glisse ou en hockey.

À l’ESMSA, la concentration en sports de glisse est née de la volonté de certains parents de permettre à leurs jeunes compétiteurs de s’entraîner en semaine. «Au début, ce n’était que sportif. Mais graduellement, on a tellement travaillé et peaufiné le volet académique rattaché à ça que nous croyons que cette structure est aussi bonne que la structure sportive», affirme M. Paquet. «Nous sommes passés de l’athlète-élève à l’élève-athlète», précise Simon Mainville, directeur de l’établissement qui présente un taux de diplomation supérieur à la moyenne québécoise chez ses élèves en concentration sportive.

Ce genre de concentrations peut s’avérer essentiel pour certains élèves, comme l’a constaté Dave Leclerc, responsable des sports à l’école secondaire de la Courvilloise, à Beauport. «Les plus belles réussites, ce sont ceux qui étaient des décrocheurs à en devenir qui aujourd’hui complètent leur diplôme d’études professionnelles ou qui sont diplômés. Des gars qui, sans le football, c’est certain qu’ils n’auraient pas fini leur secondaire», raconte-t-il. Cette école fête cette année les 10 ans de la création des concentrations en football et cheerleading des Centaures.

Encadrement académique

Les élèves en concentration cheerleading et football à la Courvilloise doivent à chaque cycle de neuf jours faire remplir un document pour assurer un suivi sur le comportement et les performances académiques du jeune. «On voit de cette façon où ils devraient mettre leur énergie, soutient Pascal Blouin, responsable du programme de cheerleading. Ils et elles le savent que c’est exigeant de pratiquer un sport. On veut développer leur autonomie, on veut qu’ils prennent leurs responsabilités et qu’ils deviennent autonomes.»

La création et le développement des équipes auront contribué à changer la dynamique à cette école, où «ça brassait» avant que ne soit établi ces concentrations et le Programme d’études internationales.

À l’école des Sentiers, des tuteurs suivent de près les jeunes et plusieurs mesures d’aide sont disponibles pour quiconque éprouve des difficultés. Selon le directeur Jean-François Roussel, le fait que des entraîneurs soient également des enseignants facilite le contact avec les jeunes. Des entraîneurs de football offrent même un «full patch», une sorte d’écusson que les élèves peuvent obtenir seulement si leurs joueurs n’ont échoué à aucun cours. «Les jeunes veulent l’avoir, c’est assez prestigieux. C’est une source d’inspiration», mentionne M. Roussel.

Des périodes d’études sont prévues pour les élèves revenant de la montagne à l’ESMSA ainsi que des récupérations sur l’heure du midi si un élève en hockey connaît des difficultés dans une matière. Des tuteurs suivent également de près les groupes, de sorte que les parents savent qui joindre s’ils veulent s’informer sur leur enfant. «Souvent, les athlètes qui font des compétitions en dehors de l’école la fin de semaine sont bien organisés. La concentration, c’est un bonus pour eux. Mais pour un élève moins privilégié, la concentration le pousse à donner des efforts académiques supplémentaires pour pouvoir faire partie du programme, explique M. Paquet. Une fois entrés dans la concentration, les élèves ne veulent plus en sortir. Eux, ils ne décrochent pas, ils accrochent.»

Québec Hebdo

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