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Des restaurateurs cherchent du renfort

Le problème du manque de main-d’œuvre qui frappe l’ensemble de la région de Québec fait l’unanimité dans le secteur de la restauration beauportoise. Les quatre commerces locaux contactés par Beauport Express ont identifié plusieurs problèmes communs de cette pénurie.        

La débrouillardise est un atout important dans la restauration et recherché par les employeurs

Photo – Deposit Photos

Pour France Tremblay, gérante du restaurant Chez Victor de Beauport, la situation devient très difficile. «Ça fait près de trois mois que je travaille tous les jours pour donner des journées de congé à nos employés qui sont débordés. Nous avons même pensé fermer une journée de la semaine.»

Les besoins en personnel des différents restaurants sont nombreux. Ce n’est plus seulement la cuisine qui est affectée, mais aussi la plonge et le service. Alexandre Gauvin, gérant du restaurant Batifol Bar & Grill, spécifie à quel point il faut rebondir rapidement pour vaguer aux occupations quotidiennes.

«Les gens n’ont plus le sens des responsabilités. Il arrive fréquemment de prendre rendez-vous pour des entrevues et de ne voir personne s’y rendre. Il arrive aussi que certains employés partent du jour au lendemain sans avertissement. Même si l’on tente de les rejoindre, il n’y a plus aucun signe de vie, c’est une situation frustrante.»

M. Gauvin sait que la situation est similaire ailleurs. «J’ai des contacts dans d’autres restaurants et c’est la même chose partout. La communication est difficile avec les jeunes adultes et la restauration n’est pas un travail attirant pour eux.»

Même son de cloche pour le restaurant et microbrasserie Les Maltcommodes. Le restaurant a confirmé que l’embauche était difficile et qu’il y avait des postes à combler en cuisine.

De mal en pis

Le contexte pour les petits restaurants semble encore plus précaire. Li Phan, propriétaire depuis 10 ans de Banzai Sushi Bar, ajoute que ceux-ci ont une difficulté supplémentaire. «On a besoin d’une main-d’œuvre plus qualifiée que les grands restaurants qui font du travail à la chaîne. Cela devient encore plus difficile de trouver des personnes qualifiées. Quand tu trouves la perle rare, elle part souvent pour un travail plus payant ailleurs. C’est pour cette raison que je pense que les petits propriétaires devront devenir chefs. Ce sera la seule façon de survivre dans un marché très compétitif.»

Même avec cet environnement difficile, Li Phan refuse de lancer la pierre aux jeunes. «Il faut les comprendre, ils ont l’embarras du choix. Le travail de restauration est exigeant et c’est normal de les voir choisir un travail plus facile et plus payant quand ils le peuvent. Je ne peux pas monter les prix de mes produits pour payer mes employés plus cher et faire payer la note aux clients. C’est un cercle vicieux.»

En attendant, les clients devront apprendre à devenir plus patients. «J’essaie d’expliquer les circonstances aux gens qui se plaignent des délais d’attente, mais à certains moments il est difficile de fournir avec peu de personnel», conclut la gérante de Chez Victor, France Tremblay, tout en déplorant la situation.   

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