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Sainte-Brigitte-de-Laval: fermeture du Centre de santé SBDL

La clinique de physiothérapie devrait survivre à la fermeture de la Coopérative de santé selon nos informations. (Photo Métro Média – Thaïs Martel) Photo:

SANTÉ. Les citoyens de Sainte-Brigitte-de-Laval se retrouvent à la case départ avec la fermeture définitive de la Coopérative de santé. Une des plus jeunes municipalités au Québec en 2018 avec une moyenne d’âge de 34,7 ans se retrouve maintenant avec aucun accès médical pour sa population alors qu’il faut rejoindre Beauport pour avoir accès aux soins médicaux les plus proches, et ce, en pleine crise du coronavirus.

Si la crise de la COVID-19 a accéléré les choses, l’ancienne coordonnatrice de la coopérative, Véronique Loubier, n’hésite pas à pointer le doigt dans une autre direction pour expliquer la fermeture. «Je suis très amère. Il n’y a jamais eu de véritable volonté politique d’amener un médecin pour la coopérative. La clé était d’avoir un médecin pour le financement de la coop. Toutes les subventions passent par l’obtention d’un médecin pratiquant. Il y a du monde du milieu politique qui se sont traînés les pieds alors que nous avons déployé tellement d’efforts depuis l’ouverture du centre en janvier 2017», clame haut et fort la coordonnatrice.

Échec inévitable

Il aurait fallu un petit miracle pour sauver le centre alors que sans la présence d’un médecin, la coop enregistrait des déficits appréciables chaque mois. «Il est vrai que nous étions en déficit. C’est entre 7000$ et 10 000$ par mois que nous perdions. Il fallait 100 000$ pour sauver le centre, mais la présence d’un médecin aurait tout changé. Cependant, nous laissons un immense vide à Sainte-Brigitte-de-Laval. Il y avait une quinzaine de personnes qui travaillaient à la coopérative comme professionnels avec les infirmières, psychologues, travailleurs sociaux et une clinique de physiothérapie. Nous donnions 4000 consultations par année.

Pas le bon modèle d’affaires

Dans cette quête pour trouver un médecin pratiquant, Véronique Loubier accuse une instance provinciale d’avoir pointé le modèle d’affaires du centre de santé comme principale raison du refus de l’obtention d’un médecin. «Le porteur du dossier au CIUSSS, Guy Thibodeau, m’a mentionné que c’était parce que nous étions une coopérative de santé plutôt qu’un GMF que nous n’avions pas eu l’attribution d’un médecin.»

Le CIUSSS n’a pas souhaité émettre de commentaire sur la fermeture de la coopérative.

Déception

Carl Thomassin, maire de Sainte-Brigitte-de-Laval, se défend bien de n’avoir rien fait pour sauver la coopérative. «J’ai fait ce que j’avais à faire pour bien représenter la population de notre ville, mais ce n’est pas moi qui attribue les médecins au Québec. Je sais que les gens de la coopérative sont déçus et je le suis également. Je suis vraiment attristé par la situation. Cependant, ma priorité est de continuer à vouloir amener un médecin pratiquant dans notre municipalité à court ou moyen terme. Je garde le dialogue ouvert avec le président directeur général du CIUSSS, Michel Delamarre.

Du renfort

Même son de cloche pour le député provincial Jean-François Simard. «J’ai une pensée également pour les gens de la coopérative parce que je sais qu’ils ont déployé beaucoup d’efforts qui se terminent avec un échec. Je suis très déçu par la situation, mais il faut maintenant aider la population à avoir accès à des soins de santé et il y a eu des pourparlers positifs en ce sens avec le CIUSSS. La crise du coronavirus a prolongé l’attente, mais je pense que dès que les choses vont revenir à la normale, il y aura une annonce pour l’arrivée d’infirmières à Sainte-Brigitte-de-Laval. Nous allons continuer à travailler pour l’arrivée d’un médecin.»

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