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Une femme de Beauport au poste de commandement de l’arme la plus puissante sur un champ de bataille

ARTILLERIE. Jessie Lalonde-Leblanc est technicienne au poste de commandement d’une batterie de canons du 5e régiment d’artillerie légère du Canada. Son rôle est de s’assurer qu’il n’y a pas d’erreur dans les données de tir des canons: un rôle primordial quand on sait qu’un millimètre peut faire la différence entre atteindre l’ennemi ou un village de civils. TC Media a rencontré la jeune militaire de 26 ans alors qu’elle était en exercice depuis cinq jours, sur la base de Valcartier.

Jessie Lalonde-Leblanc, bombardier, travaille de concert avec un officier qui calcule les données de tir sur une carte. Elle doit s’assurer, à l’ordinateur, que les calculs sont exacts et que l’obus atteindra sa cible. Elle travaille dans le poste de commandement d’une batterie de six canons, qui peuvent tirer jusqu’à 30 kilomètres.

Le poste de commandement se trouve dans un camion dont elle est également chauffeur. Dans un exercice, il y a moins d’un mois, elle a réussi un exploit qui lui a valu la reconnaissance de bien des collègues. «On était stationnés dans une pente et il y a eu un bris mécanique sur le camion, le frein à main était défectueux et on a commencé à reculer», sachant que ce type de camion pèse environ 18 tonnes, cesser sa descente représentait tout un défi pour elle.

«Tous les membres de l’équipage étaient à l’intérieur, je n’avais plus de freins et il y avait un ravin derrière nous», se rappelle-t-elle. «À la dernière seconde, j’ai réussi à partir le véhicule et on a réussi à arrêter sur la compression. On était à 12 pieds de tomber dans le trou». «Elle a sauvé tout le monde!», a lancé sa collègue dans le poste de commandement.

Être une femme dans l’artillerie

Jessie est dans les Forces armées canadiennes depuis maintenant quatre ans. Non seulement elle fait partie de la minorité de femmes dans l’armée, mais elle est dans l’artillerie, un métier où très peu de femmes se sont taillé une place. 

Récemment, Statistique Canada a publié un sondage sur les inconduites sexuelles dans l’armée. On y mentionne entre autres que 79% des membres de la Force régulière ont entendu, ont vu ou ont été personnellement la cible de comportements sexualisés. Les blagues à caractère sexuel représentent le comportement sexualisé le plus fréquent en milieu de travail, quelque 76% des membres de la Force régulière en ont été témoin, ou en ont été la cible.

Jessie affirme elle-même avoir été la cible de blagues à caractère sexuel à trois ou quatre reprises. Questionnée à savoir si le fait d’être une femme d’apparence féminine dans l’armée contribue à être la cible de ce genre de comportement, elle a répondu que c’est le cas «à 100%».

Elle affirme être affectée par ce type de comportement, car elle accorde énormément d’importance au respect de soi-même et des autres. «C’est blessant quand ça arrive parce que j’évite toujours d’ouvrir la porte aux blagues déplacées, mais ça se produit quand même», se désole la jeune femme.  Elle affirme cependant que la plupart du temps, les hommes avec qui elle travaille ne dépassent pas les limites.

«Il y a moyen de trouver ça super gratifiant d’être une femme dans un métier d’homme quand on fait bien notre travail. C’est cliché, mais c’est le fun de se dire qu’on est capable de faire la job comme les gars et qu’on s’en sort bien». Elle affirme d’ailleurs n’avoir jamais vraiment ressenti de différence entre les hommes et les femmes: «Si on se respecte pis on est à sa place. On va se faire respecter et on va être traité comme tout le monde», affirme la jeune femme.

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