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Miser sur la prévention pour contrer les dépotoirs illégaux

Les dépotoirs illégaux, qui ont été dévoilés dans les boisés du parc industriel de Beauport, ont indigné la population. Marcel Poiré, président de PurNat et lanceur d’alerte dans ce triste épisode, revient sur les dangers de tels agissements pour l’environnement. 

Près de 100 tonnes de déchets ont été ramassées par la compagnie PurNat dans le secteur Montagne des Roches.

Photo gracieuseté – PurNat

La diversification des déchets est une caractéristique  importante du site. Des débris de construction, rénovation, et démolition en passant par une carcasse d’automobile et des appareils ménagers comme un réfrigérateur, congélateur et poêle, le terrain comporte de tout.

«Les impacts sur la faune et la flore sont très négatifs. On note des cas d’étouffement, d’intoxications, de mutilations et un effet alarmant sur la chaîne alimentaire», explique celui qui a déjà procédé à trois nettoyages du secteur par le passé.

Il est aussi possible que certains appareils ou certains produits liquides domestiques contaminent le sol, ce qui peut s’avérer néfaste pour les organismes vivants.

Les impacts sur l’humain sont aussi nombreux. «Ce sont souvent des milieux qui sont fréquentés par les amateurs de plein air et la présence de tous ces déchets représente un danger potentiel. Les dépotoirs illégaux ont un impact direct sur le tourisme et l’économie des régions. Personne ne veut être en présence d’odeurs désagréables», termine l’homme qui souhaite mettre tous les efforts pour contrer le fléau.

La Ville de Québec s’implique

Les cols bleus de la Ville de Québec ont procédé au nettoyage du site. On peut présumer que la pression médiatique et le mécontentement de la population ont fait avancer les choses rapidement.

Alexandre Huot, candidat pour le Parti québécois dans Montmorency, a décidé lui aussi d’intervenir en organisant une grande corvée lors de la fin de semaine de la fête du Travail. «Il faut se réapproprier le terrain. C’est ouvert à tout le monde sans aucune allégeance politique, c’est important à mes yeux.»

Cette aide réjouit M. Poiré, mais il assure que ce n’est pas assez pour régler le problème. «Il faut faire de la prévention, car le problème restera entier. Les gens doivent comprendre que la durée de vie des déchets est très longue. Pour ce qui est de la Ville, je suis content de les voir donner un coup de main, même si je pense que l’argent des taxes devrait servir à autre chose.»

M. Poiré a spécifié qu’il reste beaucoup d’autres endroits où les dépotoirs sont présents. D’après lui, le secteur du Lac à Monette dans le nord de Beauport est encore pire alors qu’il y a un nombre incalculable de déchets autour et dans le lac. Un problème qui serait bien présent dans plusieurs endroits au Québec. 

De retour à la normale à Sainte-Brigitte-de-Laval

Avec des ordures qui s’accumulaient en plein été, plusieurs plaintes de citoyens de Sainte-Brigitte-de-Laval ont été enregistrées à la ville pour faire bouger les choses. Selon le maire de la ville, Carl Thomassin, la situation a été corrigée après un entretien avec la compagnie Sani-Terre, qui est responsable de la collecte des déchets.

«Nous avons reçu de nombreuses appels sur une diminution de la fréquence des collectes des ordures en juillet dans certains secteurs de la ville. La situation est amplifiée en raison de la chaleur de la saison estivale et les gens n’étaient pas contents. La ville a contacté la compagnie Sani-Terre pour faire respecter les clauses du contrat signé par les deux partis. Lors de la collecte de cette semaine, tout semblait être de retour sur la bonne voie», spécifie l’homme à la tête de la ville.

Un changement de compagnie pour la collecte de déchets n’a pas été envisagé selon le maire. Sani-Terre a décroché le contrat pour la collecte des déchets en janvier 2018. «Il y a un processus à respecter pour ce genre de situation et la première action était de signifier à Sani-Terre que notre entente n’était pas respectée. La gérance des déchets est un service essentiel que la ville doit fournir et on va suivre la situation de près.»

L’arrivée du compost

Un projet pilote sera mis de l’avant dès septembre pour la collecte des matières organiques. Le secteur de la Montagne des Eaux Claires a été ciblé pour tester l’idée.

«La décision de choisir ce secteur repose sur la facilité de délimiter son territoire. On voulait que ce soit le plus simple possible pour donner la meilleure chance au projet», conclut M. Thomassin.

La compagnie Sani-Terre n’a pas retourné les appels pour commenter la situation des déchets et du compost à Sainte-Brigitte-de-Laval.

Comme le tableau l’indique, certains déchets peuvent demeurer beaucoup plus longtemps que la vie de celui qui s’en débarrasse

Photo gracieuseté – PurNat

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