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Jardiner pour éveiller les sens des résidents

Cent-vingt résidents ont la possibilité de profiter du Jardin des sens. Photo: Courtoisie – Fondation Pause-Bonheur

CHSLD. Les résidents du CHSLD Yvonne-Sylvain profitent depuis peu d’un Jardin des sens qui leur offre un espace de quiétude et d’échange. Ce projet a été initié par la Fondation Pause-Bonheur qui a pour mission d’humaniser les milieux de vie pour améliorer le bien-être de ses habitants.

«Je ne m’attendais pas à une aussi belle réaction. Les résidents pleuraient de joie, on avait prévu des gants pour ne pas se salir, mais certains les ont refusés pour retrouver ce contact avec la terre», a confié Marie-Christine Beaulé, directrice de la fondation Pause-Bonheur à propos du dévoilement du Jardin des sens. 

Avec ses cinq immenses tables potagères et une douzaine de bacs à culture, les résidents ont planté des végétaux dans ce tout nouvel espace. Les jardiniers y cultivent des fruits, des légumes, des fines herbes et des fleurs. L’espace, adapté, a la capacité d’accueillir les personnes à mobilités réduites. Ombragé, l’endroit permet également aux employés et à la famille de s’y reposer. 

Le Jardin a pour fonction «d’éveiller et de travailler avec les sens des résidents» tout en leur offrant une forme de «thérapie» à l’extérieur. «Se reconnecter avec la nature est très apaisant pour nos résidents. Le jardinage a des vertus relaxantes et nous voyons l’effet direct sur eux», affirme la directrice. 

Stimulateur de mémoire 

Durant l’inauguration de l’espace, les volontaires ont été invités à planter les végétaux dans les bacs. L’une d’entre elles, Hélène Lefevre, a participé à ce jardinage et en garde un excellent souvenir. «Je suis très heureuse de cette initiative, comme beaucoup d’autres, a affirmé la Beauportoise âgée de 66 ans. J’ai planté des fraises et ça m’a fait travailler les mains dans la terre. Je plantais des fleurs chez moi tous les ans. Ça faisait 20 ans que je n’avais pas fait ça. Pendant ce moment j’étais joyeuse», s’est-elle émue. Un espace végétal que François Lapointe, technicien en loisir au centre, souhaitait depuis de nombreuses années. «Depuis sept ans que je suis ici, je rêvais d’avoir un jardin pour les résidents. La Fondation nous a offert tout un cadeau», a commenté celui qui possède lui-même un jardin depuis son plus jeune âge. 

«Je plantais des fleurs chez moi tous les ans. Ça faisait vingt ans que je n’avais pas fait ça. Pendant ce moment j’étais joyeuse.»

Hélène Lefebvre, résidente. 

Outre le plaisir de cultiver la terre, c’est la capacité de cette activité à raviver les souvenirs des 120 résidents qui contribue à l’amélioration de leur qualité de vie. «Ce que j’entends beaucoup durant l’activité, ce sont les évocations de souvenirs. La réminiscence, grâce aux sens, ce sont des vieux souvenirs qui refont surface. Ici les résidents sont atteints de troubles cognitifs, donc de pouvoir aller chercher comme ca d’anciens souvenirs, c’est formidable», fait savoir l’éducateur. Pour sa part, Mme Lefebvre affirme avoir trouvé «la paix» et une sensation de «calme intérieur». Pour elle, cette activité l’incite à se balader à travers les potagers pour observer «le fruit de leur travail» et en même temps de profiter d’un espace pour se promener qui a son sens, manquait cruellement au sein du centre. 

Un projet d’envergure en plusieurs phases 

Plus de 40 000$ ont été investis par des donateurs et grâce à la collaboration du programme Jardins partagés de la Ville de Québec. Heureuse découverte durant les travaux, après avoir défriché l’espace, il s’est avéré qu’un ancien terrain de tennis était à cet endroit, «il y avait déjà eu une couche d’asphalte, nous avons juste eu besoin de niveler le tout pour sécuriser l’endroit», détaille la directrice, satisfaite. Autre nouveauté, la semaine dernière, des balançoires ont été installées à proximité du Jardin des sens et sont «adaptées pour les chaises roulantes». Cet équipement représente un investissement de 12 000$. Pour le futur, la directrice souhaite établir un partenariat avec l’école adjacente au Centre. La clôture du jardin de la résidence donnant dans la cour intérieure de l’école, les nouvelles installations ont suscité la curiosité des jeunes élèves, «ils nous demandaient ce que l’on faisait et s’ils pouvaient venir jouer avec nous, s’amuse-t-elle. Il y aura fort probablement un partenariat entre l’école et le centre dans le futur pour des activités intergénérationnelles», promet Mme Beaulé. 

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