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Repenser notre rapport à la nature avec le livre L’état sauvage

Photo: /Couverture gracieuseté

En période de pandémie où l’urbanité est mise à mal et où la nature se révèle être un précieux exutoire pour nous consoler de l’absence de relations sociales, l’auteur Pierre Ouellet rend compte de l’épanouissement vécu dans la forêt laurentienne de la Côte-de-Beaupré au cours des années 1960, dans son roman L’état sauvage, paru le 17 mars. 

«Je ne connais pas beaucoup de livres centrés sur cette région, sur la forêt montmorencienne, sur les battures de Beauport et la rivière Montmorency. L’endroit s’est transformé au cours des années 1960, passant d’une région peu développée à la modernisation amenée par la Révolution tranquille. Ce tronçon de mutations me semblait être un chaînon manquant dans la littérature que j’ai voulu explorer», explique Pierre Ouellet. Le poète, romancier et essayiste a vécu son enfance et son adolescence à Sainte-Anne-de-Beaupré, où il a exploré et apprécié la «sauvagerie» à travers l’eau, la terre, les champs et les montagnes. Il confie y avoir trouvé «une autre façon de respirer, un autre esprit dans lequel vivre mes rêves et rêver ma vie». Son nouveau roman tente de partager ce souffle en faisant appel au caractère mythique et spirituel de la nature.

«Selon moi, les lecteurs passeront par toute une gamme d’émotions, allant de l’euphorie, au désespoir, à l’enchantement et à l’angoisse», estime Pierre Ouellet en évoquant des passages de L’état sauvage où ses personnages recherchent une nature pure et vierge, tout en assistant à sa perte. La publication du 51e roman de l’auteur a été retardée en raison de la pandémie de COVID-19, mais semble finalement tout à fait d’actualité avec la situation actuelle. «Les gens se sont rapprochés de la nature puisque les relations sociales sont limitées en contexte de crise sanitaire et cela coïncide avec la conscience écologique qui est en plein développement. On voit que les gens reviennent à ce qu’ils avaient peut-être oublié avec l’urbanité. J’essaie de rendre compte de ces grands cycles naturels auxquels les gens reviennent avec L’état sauvage», admet Pierre Ouellet.

Une histoire de jeunesse

L’état sauvage raconte les aventures de trois adolescents, qui se découvrent et se forment en explorant la forêt laurentienne aux abords de la rivière Montmorency, au cours des années 1960. Leur «voyage», physique et psychologique s’étale sur près de 10 ans, au cours desquels ils font trois expéditions à 11, à 16 et à 20 ans, ou s’entremêlent les expériences sexuelles, spirituelles, fraternelles et guerrières. La nature est présentée comme le terrain de jeu des personnages, l’endroit où ils maturent, grandissent et se réenfantent tout en assistant à l’exploitation des ressources qui font grisailler leurs rêveries. L’histoire est racontée par un narrateur anonyme, qui revit son enfance avec une lueur d’espoir, plus de 40 ans après les faits.

L’écriture est la seconde nature de Pierre Ouellet. Celui qui a publié plus de 50 livres depuis 1989 a reçu le prix Athanase-David par le gouvernement du Québec en 2015 pour l’ensemble de son œuvre. «Si je n’écris pas ou ne lis pas, c’est comme si je manquais d’oxygène. Mon rapport à la langue est essentiel comme celui à l’air. Je vis dans la parole et respire avec l’esprit», confie l’ancien professeur de littérature à l’université TÉLUQ, à l’UQAC et à l’UQAM.

Autres projets

L’auteur a confirmé que plusieurs autres romans verraient le jour dans les prochaines années.

Une vidéo sur L’état sauvage, réalisée par sa compagne Christine Palmiéri, sera également publiée sur le compte Vimeo de l’auteur.

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