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Vers la transition écologique

Selon la 7e édition de l’État de l’énergie au Québec, entre 1990 et 2019, les ventes de VUS et de camions légers ont augmenté de 284%. /Photo 123RF Photo: Romolo Tavani

Environnement. En janvier dernier avait lieu un colloque organisé par le programme de 2e cycle d’écoconseil de l’UQAC, et qui portait sur les communications entourant la transition écologique. Marie-Michèle Doyon, fondatrice du forum sur l’autosuffisance Le Peuplier était l’une des intervenantes de la table ronde. Discussion sur la transition écologique.

Dans notre société individualiste, le message de l’urgence climatique et de l’importance de la transition écologique est souvent difficile à passer. Surtout quand l’effort demandé ne rapporte rien d’immédiat dans la vie de celui qui le fait. «Je pense qu’il faut amener la question d’une façon plus positive pour que les gens embarquent. Parce qu’il y a tellement de nouvelles négatives actuellement que pour certains c’est juste trop, ils sont saturés, les gens ne veulent juste plus entendre», expose Marie-Michèle Doyon.

Donc, qu’est-ce que ça peut amener de positif dans la vie des gens de faire ces changements? «Par exemple, aller au travail sans voiture c’est une grosse économie d’argent. Y aller vélo, c’est en même temps faire de l’exercice. Utiliser les transports en commun, ça te permet de lire ou de faire autre chose de ton temps pendant la route, etc.».

Au cours de la crise de la Covid, bien des gens se sont mis au jardinage également. «Beaucoup de monde a eu peur des allées vides dans les épiceries. On a vu un grand engouement pour le sujet. Mais il y a aussi le plaisir de faire quelque chose de positif qui est sorti de ça. La majorité des gens qui ont jardiné en 2020 comptent refaire un potager en 2021, par plaisir. Il faut mettre de l’avant ce volet-là. Montrer qu’il y a du sens à vivre autrement que le modèle que l’on connaissait et qui est néfaste pour l’environnement», pense-t-elle.

«Avec la crise de la Covid on voit que les mesures drastiques on est capables d’en faire. Si un gouvernement décide de renforcer l’alimentation locale, de réglementer les grosses voitures ou celles à essence, ça va se faire. Certains pays font beaucoup plus d’efforts que nous. Il y a un énorme manque de volonté politique ici.»

-Marie-Michèle Doyon

La transition écologique, c’est quoi?

La transition écologique c’est vivre en faisant de meilleurs choix pour l’environnement, faire du covoiturage, consommer des aliments et des produits locaux, mais, surtout, diminuer sa consommation. Et qui dit moins de consommation dit aussi moins de dépenses. «Quand tu fais tout ça, tu as moins besoin de travailler. C’est le grand mal de la société: on n’a jamais le temps et on travaille trop. Si tu écoutes les gens, ils n’ont pas le choix parce qu’ils ont des dettes et des choses à payer. Mais quand tu changes le paradigme, que tu décides que tu n’as pas besoin de deux voitures, de deux cellulaires, du voyage deux fois par année, des vêtements dernier cri, tu arrives à avoir moins de dépenses et tu peux te poser la question: est-ce qu’on a vraiment besoin de travailler tous les deux à temps plein? Ça te libère du temps pour cuisiner, jardiner, tout ça est lié dans la transition écologique. C’est une question de consommation oui, mais aussi de mode et de choix de vie», assure-t-elle.

Un autre mot pour parler de transition écologique serait: la simplicité volontaire. «La pollution c’est beaucoup des raccourcis. C’est trop long de cuisiner, alors on achète des repas tout faits, même s’ils sont moins santé, moins économiques, et qu’ils produisent plus de déchets. On sait tout ça, mais on le fait parce qu’on n’a pas de temps, c’est un engrenage.»

L’adepte d’environnement croit que la transition écologique ce n’est pas faire marche arrière, mais plutôt changer de perspective, et partir un engrenage dans l’autre sens. La publicité revient beaucoup aussi dans son discours. «On ne le voit plus, mais ça nous entoure tellement! Il y a des annonces de VUS et de gros pickup partout. C’est extrêmement fort. Pourtant c’est cher en paiements, en assurances, en essence, est-ce qu’on en a tant besoin? Mais on se le fait mettre dans la tête. La pub fait partie du problème, mais c’est difficile de s’en dissocier. Alors il faut au moins en prendre conscience. Avoir un regard critique, c’est la première étape pour changer tes achats et ton mode de vie en général.»

Pour visionner l’enregistrement de la table ronde : https://uqac.ca.panopto.com/Panopto/Pages/Viewer.aspx?id=6cefa781-91b1-4d61-b8a8-acbe0135819a

Suggestion de lecture

Le manuel de transition de la dépendance au pétrole à la résilience locale, de Rob Hopkins

 

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