Soutenez

Quel dénouement pour les terres des Sœurs de la Charité?

Photo: (Photo Métro Média - Perrine Gruson)

URBANISATION. Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation a jusqu’au 4 novembre pour acheminer sa réponse à la Ville de Québec concernant sa dernière version du Schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Québec (SAD). Dans sa plus récente version comme dans la précédente, la Ville demande le dézonage de 567 hectares de terres agricoles qui font partie de l’agglomération, dont les 200 hectares des terres des Sœurs de la Charité, faisant valoir le besoin d’espace pour loger la population en croissance.

Dans son document qui a dû être révisé, la Ville arguait que l’agglomération avait besoin de terrains pour loger 60 000 familles supplémentaires d’ici 2036. Après avoir essuyé un refus lié au non-respect des orientations gouvernementales, l’administration municipale a modifié son chiffre en 2017 pour 28 000 ménages à loger pour les 15 prochaines années.

De nombreuses voix s’élèvent contre la mini-ville de 6500 unités résidentielles que Groupe Dallaire souhaite implanter sur les terres agricoles situées aux limites de Beauport et Charlesbourg. Ces opposants, qu’ils proviennent du domaine de l’environnement, de l’agriculture, ou qu’ils soient simplement sensibilisés à la question environnementale, à l’urbanisation ou à un nouveau projet immobilier, demandent plutôt qu’on utilise les terres des Sœurs de la Charité à des fins d’agriculture urbaine ou tout autre projet qui utiliserait leur terreau fertile au profit de la population.

Advenant une acceptation du SAD telle quelle de la part du gouvernement, le projet souhaité par Dallaire pourra aller de l’avant si la Commission de protection du territoire agricole donne également son feu vert. «Il faut comprendre qu’on ne pourra plus revenir en arrière après ça. On n’enlève pas l’asphalte comme ça», explique Monique Gagnon, porte-parole des terres agricoles pour Voix citoyenne.

Actuellement cultivées

Groupe Dallaire est propriétaire de ces terres depuis que la congrégation des Sœurs de la Charité de Québec les a cédées à la Fondation Jules Dallaire en 2014.

Rappelons que ces terrains agricoles sont loin d’être en friche ou à l’abandon. Ceux-ci servent à la culture du soja, entre autres, et sont donnés à contrat à des cultivateurs. Le dernier en date? L’entreprise Semican, qui a obtenu le contrat jusqu’au printemps dernier.

Un potentiel inestimable

Pour la porte-parole de Voix citoyenne, ces terres sont un bijou dans un écrin. «Cela pourrait devenir le garde-manger de la ville, ou encore son poumon», explique Mme Gagnon. De nombreux projets de toutes sortes pourraient y voir le jour en utilisant son potentiel agricole, que ce soit en y construisant des serres ou en cultivant la terre. «Ce serait une belle vitrine pour la Ville de Québec d’avoir un tel projet».

Voix citoyenne, comme l’Institut Jean-Garon, l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), Québec Solidaire, le Conseil régional de l’environnement (CRE), Équiterre, la Fondation David Suzuki, Vivre en Ville, interpellent la ministre des Affaires municipales et souhaitent que le schéma présenté soit refusé.

Selon Mme Gagnon, il est encore tôt pour proposer des projets concrets sur ces terrains, si la Ville persiste à vouloir les développer, mais il y a d’infinies possibilités. «À l’ère où l’environnement est menacé, on ne peut se permettre du gaspillage, même d’un petit pourcentage de terres fertiles».

Un événement festif et créatif intitulé Rêvons les terres des Sœurs de la Charité aura lieu dimanche 3 novembre de 15h à 18h au Tam Tam Café (421, boulevard Langelier). Des prestations artistiques en lien avec les terres seront présentées, suivies d’un goûter.

 

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Toute l'actualité locale au même endroit.

En vous inscrivant à Mon Métro, vous manifestez votre engagement envers la presse locale. + Profitez d’une expérience numérique personnalisée en fonction de vos champs d’intérêt et du quartier où vous résidez. + Sélectionnez vos articles favoris pour une lecture en différé.