Soutenez

Commission scolaire des Premières-Seigneuries: plaidoyer du président René Dion pour garder le conseil des commissaires

René Dion se dit choqué quand il entend le gouvernement mentionner que les directions d’école vont avoir plus de liberté alors qu’il assure que c'est déjà le cas à la CSDPS. (Photo Métro Média – Jean Carrier) Photo:

ÉDUCATION. Le dépôt du projet de loi 40 du gouvernement caquiste par le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, condamne les conseils des commissaires à leur extinction en plus de transformer les commissions scolaires en centres de services afin de donner plus de pouvoir aux directions d’école. Le président de la Commission scolaire des Premières-Seigneuries (CSDPS), René Dion, désapprouve avec véhémence la décision du ministre.

«Le conseil des commissaires a une importance capitale dans le fonctionnement d’une commission scolaire. Je crois qu’un conseil d’administration formé majoritairement de parents peut prendre des décisions éclairées et je ne remets pas en doute leurs compétences. Ce qui est illogique, c’est de penser que ce conseil d’administration serait aussi disponible que le conseil des commissaires. Un commissaire passe 12 heures par semaine en moyenne à travailler dans ses fonctions, je doute vraiment que des bénévoles soient en mesure d’en donner autant. Ce seront les jeunes qui vont en souffrir en bout de ligne.»

Pour le principal intéressé, l’argument émis par le gouvernement sur l’économie d’argent que ferait l’État n’est pas assez important. «Plus la commission scolaire est grosse, plus un commissaire gagne un salaire important. À la CSDPS, qui est une grosse commission scolaire avec plus de 30 000 élèves, un commissaire gagne un salaire de 7000$. Ce n’est pas beaucoup et j’ai de la difficulté à croire que sur un budget qui atteint des milliards qu’il faut absolument mettre la hache dans la démocratie scolaire.» Selon le Ministère des Finances, 24,44G$ seront dépensés par le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur en 2019-2020 et la loi 40 ferait économiser 45 millions en 4 ans.

Importance démocratique

Selon le président de la CSDPS, la perte de la démocratie scolaire est possiblement l’élément le plus important du projet de loi 40. «La perte d’un élément démocratique est majeure dans une société. Il y a des peuples qui vont en guerre pour cela. Plusieurs personnes reprochent le taux de participation trop bas lors des élections scolaires, mais il y a quand même eu 300 000 personnes qui ont voté en 2014. La solution simple serait de joindre les élections scolaires aux élections municipales, mais nous avons toujours essuyé un refus de ce côté. Il serait également facile d’offrir la possibilité de participer à l’élection par un vote électronique. D’autres pays le font et d’autres provinces le font, pourquoi pas ici.»

Des questions quand ça va mal

René Dion est convaincu que les gens sont intéressés à savoir ce qui se passe dans les commissions scolaires. «Quand tout va bien, il est rare de voir des personnes poser des questions. Cependant, si j’annonce un transfert de 75 élèves en raison de la fermeture d’une école, je suis certain qu’il va y avoir un maximum de questionnements et de plaintes. C’est la même chose ici, je pense que si les gens se rendent compte de tout ce que nous faisons pour la réussite des jeunes, ils vont intervenir. Si la population réalise que les services offerts aux jeunes vont diminuer avec la loi 40, elle va se mobiliser. Personne ne me convaincra que les élus scolaires ne font pas du bon travail alors que l’éducation est constamment au cœur de nos actions.»

René Dion assure que son équipe va travailler pour les jeunes jusqu’à la fin de son mandat qui est prévu le 29 février 2020 selon la loi 40.

Voici le lien pour lire la lettre ouverte de René Dion sur la situation:https://www.csdps.qc.ca/commission-scolaire/gouvernance-et-vie-democratique/conseil-des-commissaires/

 

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Toute l'actualité locale au même endroit.

En vous inscrivant à Mon Métro, vous manifestez votre engagement envers la presse locale. + Profitez d’une expérience numérique personnalisée en fonction de vos champs d’intérêt et du quartier où vous résidez. + Sélectionnez vos articles favoris pour une lecture en différé.