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Aumonière dans l’armée: Déployer sa foi en mission

Photo: (Photo gracieuseté)

À l’occasion du mois des femmes, le Beauport Express vous dresse le portrait de quatre figures féminines, qui, par leur occupation ou leur destin, sortent des voies traditionnelles pour réaffirmer la place de la femme. Cette semaine, découvrez Julie Simard.

EXTRAORDINAIRE. Julie Simard combine deux positions hors du commun en une: elle est aumônière dans les Forces armées canadiennes depuis 2015. Ces deux situations peu communes ont amené le Beauport Express à s’entretenir avec le capitaine Simard, alors qu’elle était en mission au Mali dans le cadre de l’opération PRESENCE.

Julie Simard est d’abord devenue aumônière à la base militaire de Gagetown puis elle a été mutée à celle de Valcartier en 2017. Son premier contact avec l’armée? Julie Simard l’a expérimenté en tant que conjointe de militaire, puisque sa moitié fait partie du Royal 22e Régiment. «Ça a influencé ma décision [de rentrer dans les Forces]. J’ai vu mon mari pendant plusieurs années revenir de formation ou exercices. Je voyais la flamme dans ses yeux. Je cherchais à avoir cette flamme que je ne trouvais pas dans le monde civil», a souligné la femme de foi.

Alors qu’elle avait étudié en commercialisation de la mode  et qu’elle travaillait dans ce domaine depuis 15 ans en aimant son travail, elle participe à un dîner régimentaire où elle fait la connaissance d’un aumônier qui lui parle de son métier et la décide à s’inscrire en théologie. «J’ai laissé un excellent emploi que j’aimais beaucoup pour suivre ce que l’on appelle chez les aumôniers «répondre à l’appel à servir», a-t-elle raconté. Étant à la base catholique assez pratiquante, elle a pu approfondir sa foi lors de son baccalauréat en théologie qu’elle a complété en deux ans.

Allier la foi et la flamme

«Pour moi, être aumônier militaire répondait parfaitement à cet appel de servir Dieu tout en servant les militaires dans une spiritualité ouverte sur l’autre», a révélé la militaire En plus de sa foi, le capitaine Simard a toujours été en forme physique. «En tant qu’aumônier, on doit faire les mêmes entraînements que les autres militaires, sans les armes. À la base, je suis une personne très sportive, j’adore m’entraîner avec les troupes et aussi pour me dépasser personnellement», a-t-elle renchéri.

La femme et la mère

Julie Simard se dit fière de faire partie de la minorité de femmes qui composent les Forces armées canadiennes. Dans son métier, les femmes représentent moins de 16% de tous les aumôniers. «Encore aujourd’hui, beaucoup de gens sont surpris de rencontrer des femmes aumôniers. J’aime l’idée que je contribue à faire changer les mentalités», fait valoir la militaire qui est née et a grandi à Beauport. Elle croit d’ailleurs que son genre est un réel avantage dans son travail. «Je peux approcher les membres féminins facilement. Nous sommes souvent peu de femmes dans nos unités et c’est souvent facile de créer des liens ensembles. Chez les membres masculins, j’apporte ma perspective d’aumônier, mais aussi de femme. Les militaires sont souvent entourés d’hommes et ils apprécient les conseils d’une femme, qui est conjointe, militaire, mère et aumônier», affirme-t-elle.

Concilier les rôles de femme, de mère et le travail sur le terrain? Il s’agit d’un devoir pour Julie Simard. (Photo gracieuseté)

Mère, elle le sera effectivement bientôt puisqu’elle et son époux sont en attente pour adopter deux enfants du Burundi. «Nous espérons avoir des nouvelles bientôt afin d’aller chercher nos enfants au Burundi au début de 2020», confie la résidente de Lac-Sergent. Elle compte continuer dans l’armée et même être déployée après l’arrivée de ses enfants. «Cette situation, nos hommes et femmes militaires la vivent très souvent. Ça fait partie de notre devoir», souligne-t-elle.

Spiritualité en terrain armé

Le quotidien d’un aumônier dans l’armée

En tant qu’aumôniere déployée en mission, Julie Simard doit connaître la troupe et se faire connaître des membres qui la composent. Bien qu’elle ne soit ni travailleuse sociale ni psychologue, elle doit apporter une écoute, du réconfort et conseiller les membres qui en ont besoin. «Parfois, juste notre présence suffit», explique la quadragénaire. L’aumônier est aussi le responsable d’un programme qu’on appelle Sentinelles. Il s’agit d’un groupe de pairs aidants formé et supervisé par l’aumônier qui s’entraident et apportent une écoute humaine et non professionnelle. «Depuis mon arrivée au Mali, j’ai formé plus de 75 sentinelles qui pourront aider d’autres militaires. C’est un programme en lequel je crois beaucoup», explique l’aumônière. En plus de ce programme, elle organise des services religieux chrétiens pour les membres et anime des séances de méditation de pleine conscience. «Ce que j’adore de mon travail c’est que chaque jour c’est différent. J’ai la chance de partager des moments de vie tristes ou joyeux des militaires», fait valoir Mme Simard.

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