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Violence dans les écoles: deux employés de soutien témoignent

Selon Marc, la situation est encore pire lorsqu'on parle de violence entre élèves. «Le langage utilisé quand les élèves se parlent entre eux est carrément irrespectueux». (Photo – Deposit Photos) Photo: CHIOSEA_ION

ÉDUCATION. «Depuis cinq ans, il y a une augmentation de la violence dans mon école. Il est certain que le fait que les parents excusent de plus en plus les agissements de leurs enfants n’aide vraiment pas la situation. Je n’ai aucune difficulté à croire les résultats du sondage», explique Martine (pseudonyme) qui travaille depuis huit ans dans une école primaire de la commission scolaire des Premières-Seigneuries (CSDPS).

«Je suis surpris que le chiffre de 70% ne soit pas plus élevé. Le respect de l’autorité est complètement disparu», ajoute son collègue Marc, qui a également requis l’anonymat et qui possède plus d’une décennie d’expérience dans son école.

Violence verbale

Pour les deux employés, il ne fait aucun doute que la violence verbale est nettement plus présente dans leur milieu que la violence physique. «Il est possible de recevoir des coups lors d’une intervention avec un élève en crise. Cependant, la violence verbale est plus importante. Au moins une fois par semaine, je me fais crier après et je me fais insulter. Quand tu essaies de raisonner l’élève, il dit qu’il a le droit et que ses parents lui ont dit que c’est aux autres de s’adapter à lui. Ce sont des situations frustrantes et il faut prendre une grande respiration avant d’intervenir», mentionne Martine.

«Je me promène un peu plus dans l’école que ma collègue et je pense que ça arrive facilement de trois à quatre fois par semaine pour la violence verbale alors que la violence physique arrive environ une fois aux trois semaines. Comme je suis plutôt imposant comme gars, c’est plutôt rare que ça m’arrive, mais je suis témoin de beaucoup de mésaventures de mes collègues. Voir une employée se faire traiter de salope ou de grosse pute par un élève, c’est quand même courant ici», assure Marc.

Les parents aussi

Même si la majorité des actes de violence sont commis par des élèves, il peut aussi arriver que des parents jettent leurs fiels sur des employés. «De façon générale, il y a beaucoup de situations qui arrivent alors qu’on tente de séparer des élèves ou qu’un élève est en opposition et refuse carrément de faire une tâche. Je dois mentionner que la majorité des interventions dans notre école concernent les garçons. Cependant, il m’est aussi arrivé souvent de me faire insulter par des parents. Quand ça arrive, on écoute tout simplement. Il y a vraiment un sentiment d’impuissance qui s’installe parce que le modèle principal de l’enfant cautionne ses gestes. L’enfant ne fait que reproduire ce qu’il voit», confesse celle qui mentionne que la suite des choses est souvent ardue alors qu’elle doit continuer ses interventions professionnelles avec l’enfant.

«Sur ce point, je pense que les secrétaires d’école reçoivent un lot important de violence verbale alors que des parents mécontents d’une situation vident leurs sacs sur la secrétaire. Quand ça arrive, il vaut mieux laisser le parent terminer ce qu’il a à dire et par la suite, un dialogue respectueux peut s’installer», termine Marc.

Solution   

Les deux employés s’entendaient pour dire que la sensibilisation sur la violence était encore la meilleure solution. Martine parlait aussi d’avoir des parents qui s’investissent plus dans l’éducation des enfants et de travailler sur l’impulsivité de ceux-ci alors que Marc parlait d’augmenter le nombre d’intervenants par élève.

Reste que tous deux sont catégoriques: un rapport d’incident doit être rempli à chaque intervention. La direction d’école appuie cette démarche.

Selon les deux intervenants, les garçons sont plus souvent en cause que les filles lorsqu’il s’agit de violence face au personnel de soutien. (Photo – Deposit Photos)

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