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Un échappatoire qui continue de servir

Photo: (Photo Métro Média – Jean Carrier)

Daniel Bussières a servi dans les forces armées canadiennes pendant 28 ans. Retraité du service depuis 2002, il a fait des missions en Égypte, Bosnie, Croatie et le Kosovo. Il est peut-être le dernier homme dont on pourrait s’attendre à ce qu’il pratique la broderie.

«Techniquement ce n’est pas de la broderie, mais bien du point de croix ou de façon plus précise du point compté. Je travaille sur un canevas vierge et je suis un plan détaillé. Je fais partie de la guilde des dentellières et des brodeuses depuis maintenant deux ans. Nous sommes seulement quatre hommes sur 200 membres et je suis le seul dans ma spécialité», précise le Beauportois de 61 printemps.

Cette passion a commencé il y a un quart de siècle alors qu’il était dans un magasin pour faire des achats pour son travail qui n’était aucunement relié à ce loisir. «La vendeuse était derrière le comptoir et elle faisait du point. Cela a piqué ma curiosité et je lui ai posé des questions. Je trouvais cela très beau et elle m’a expliqué comment tout fonctionnait. Par la suite, je suis allé me procurer le matériel dont j’avais besoin pour commencer et je me suis mis au boulot. J’ai appris par moi-même et j’ai eu la piqûre rapidement.»

Avant de faire du point, Daniel Bussières faisait des modèles réduits, mais sa femme trouvait que ce loisir sentait très mauvais dans la maison.

Apaisement

On peut dire que c’est certainement un loisir qui a fait jaser alors que Daniel continuait à faire du point lors de ses temps libres en mission. «C’est certain que l’armée est un milieu un peu macho et je me faisais agacer continuellement avec mon activité. Je ne me gênais pas pour répondre à mes détracteurs. La vérité est que j’ai réalisé que cela m’a beaucoup aidé à évacuer le stress d’un travail qui n’est pas reposant. C’est une façon de m’évader et de me concentrer, car il faut faire toujours le même mouvement en plus de garder une tension égale pour réaliser une belle œuvre.»

Un loisir qui n’a jamais dérangé sa femme Louise, avec qui il est marié depuis 38 ans. «Je l’ai toujours encouragé! Certains avaient besoin de boire ou faire d’autres choses pour évacuer le stress, je trouvais cela beaucoup plus serein comme activité. Il y a même une de nos filles qui l’a suivie dans son loisir pendant une dizaine d’années!»

Expositions

Daniel Bussières n’a pas l’intention d’arrêter son loisir bientôt. Un travail où chaque œuvre demande énormément de temps. «Ça me prend entre 600 et 900 heures pour terminer une œuvre. Comme j’ai dit, c’est idéal pour les personnes qui sont nerveuses. Depuis cinq ans, j’expose au Salon de mai et au Salon des Artisans depuis trois ans. J’adore cela et j’essaie de convaincre d’autres hommes à se joindre à moi», termine l’homme en riant.

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