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Jean-René Ferrier: un coureur qui rend de bonne humeur

Course à pied en hiver
Mieux vaut écouter son corps et adapter son rythme d’entraînement que d’appliquer l’idée préconçue d’accroître de 10% par semaine la distance parcourue. Photo: iStock

DÉPENDANCE. Jean-René Ferrier envoie de la bonne humeur aux citoyens de Charlesbourg et de Lac-Beauport qui le croisent durant ses parcours de course. Cette connexion bienveillante avec les autres, il a fini par l’apprendre, la ressentir et la vivre au travers de ses treize thérapies libératrices.

Jean-René Ferrier

Question: Jean-René Ferrier, parlez-moi un peu de votre parcours de vie.

Réponse: Je suis né au Guatemala, j’ai 39 ans et j’ai été adopté à l’âge de deux ans. J’ai toujours vécu à Québec, et j’occupe un emploi en entretien. Vers l’âge de 18 ans, l’alcool a commencé à devenir problématique dans ma vie.

Q: Comment arrive-t-on à changer de vie avec autant de détermination?

R: C’est beaucoup grâce aux intervenants que j’ai croisés sur ma route et qui ont cru en moi. Durant les premières thérapies, je ne voyais pas mon potentiel, parce que j’étais trop ancré dans mon arrogance et ma carapace. J’ai fait beaucoup de mal avec mes problèmes de boisson et ma violence. Aujourd’hui, j’ai choisi de faire le bien, je me sens bien dans ma peau, je n’ai plus de problème d’automutilation, d’idées suicidaires et mon anxiété a baissé beaucoup.

Q: La course occupe une place très importante, n’est-ce pas?

R: Oui! J’ai occupé un poste d’animateur dans un camp de vacances en 2003 et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à me lever de bonne heure pour courir et me rendre au travail. Ce sport m’aidait à gérer mes problèmes. Aujourd’hui, c’est aussi grâce à la course à pied que ma mère a de nouveau confiance en moi, que je ne me retrouve plus en état d’ébriété dans les rues et que je ne rechute pas.

Jean-René Ferrier

Q: Comment la course à pied enrichit votre vie?

R: C’est bon pour ma santé, mais c’est la connexion avec les gens et leurs encouragements qui me font le plus de bien. Je cours sur le boulevard du Lac, le boulevard Henri-Bourassa et la 1ere Avenue. Quand les gens me saluent, ils me font du bien et j’ai l’impression de recevoir une grande dose d’amour. Dans les moments plus difficiles, je me dis «Non Jean-René, tu ne consommeras pas et tu ne redeviendras pas comme avant, sinon tu vas les perdre.» Je n’ai pas envie de me faire arrêter par la police devant tout le monde, d’avoir plein de vomi sur moi et d’être violent. Je ne veux pas décevoir ma mère et tous mes supporteurs qui m’envoient la main. J’essaie de rester dans l’amour. Je réalise aussi que j’ai un pouvoir positif sur les gens, et que je leur fais du bien aussi.

 

Q: Est-ce qu’une personne a fait une différence dans votre cheminement?

R: Oui! Je voudrais dire un gros salut au boxer Éric Martel Bahoeli. C’est quelqu’un qui m’inspire énormément et qui inspire une génération complète à garder le droit chemin même dans les pires coups de la vie. Et un gros salut du fond du coeur au groupe Facebook des Mamans de Charlesbourg pour le soutien!

 

Q: Quel est votre grand projet?
R: J’aimerais courir Lac-Beauport et Montréal aller-retour à l’hiver 2023 pour faire connaître le travail magnifique des intervenants des milieux carcéral, de prostitution et de l’itinérance. Je veux maintenant aider les autres, parce que je ne peux pas accepter que les gens passent par la même souffrance que la mienne. Par-dessus tout, j’ai foi en l’humain, je sais qu’on a tous droit à l’erreur et qu’on peut s’en sortir.

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