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Tero, le bac de recyclage révolutionnaire

Photo: Photo gracieuseté – Tero 

FERTILISANT NATUREL. Deux entrepreneuses québécoises ont inventé Tero, un petit appareil de compostage des résidus organiques qui s’installe sur les comptoirs de cuisine. Ergonomique et efficace, il permet de réduire de 90% les déchets alimentaires et de créer un fertilisant naturel en à peine trois heures. 

D’un projet étudiant à un produit multirécompensé 

Elizabeth Coulombe et Valérie Laliberté, les deux fondatrices ont imaginé Tero durant leurs études à l’Université Laval dans le domaine du Design de produits. «Pour notre projet de fin d’études, nous devions sélectionner une problématique et créer un produit pour y répondre et nous avons réalisé le grand besoin de la gestion des déchets alimentaires à la maison», explique Elizabeth Coulombe. Les jeunes entrepreneuses ont réalisé des entrevues avec des experts, visité des incinérateurs et des sites d’enfouissement, de tri et rencontré pas moins de 100 citoyens avant d’élaborer leur projet. Avec toutes ces données, elles créent un appareil qui répond directement aux besoins des foyers: «le compostage à la maison sans les inconvénients».

Elizabeth Coulombe et Valérie Laliberté, les inventrices de l’appareil Tero. Leur création a été élaborée durant leur parcours étudiant en Design de produits à l’Université Laval.

Entre l’idée et la réalisation, il aura fallu plus de quatre ans de travail. «Nous avions une première maquette, mais toute la technologie du produit nous a pris plus de trois ans», confirme la jeune femme originaire de Beauport. La finalisation a quant à elle subi des retards à cause de la pandémie, mais aussi, des récents incendies survenus en Colombie-Britannique. «Certains composants électroniques proviennent d’Asie et les feux ont également retenu les marchandises à cause du transport en train.»

Le petit appareil a déjà conquis de nombreux adeptes. Pour preuve, la campagne de sociofinancement lancée en 2019 avait amassé plus de 1M$ en seulement 24h. Aussi, en juin dernier, la Ville de Québec leur a accordé une subvention de 250 000$ dans le but de lancer la production de l’appareil à grande échelle.

Un fertilisant en trois heures 

L’un des défis des femmes d’affaires a été de réaliser un appareil capable de composter des substances organiques sans les inconvénients des installations extérieures. C’est-à-dire sans odeurs et sans insectes. «On utilise une technologie de séchage et de broyage, il n’y a aucun micro-organisme à l’intérieur de l’appareil, détaille Élizabeth Coulombe. L’appareil va déshydrater les déchets alimentaires. C’est avec cette chaleur que nous pourrons obtenir une matière fertilisante.»

À cela et par mesure de précaution, s’ajoute un filtre en charbon actif anti-odeur. C’est aussi cette technique qui explique la rapidité du processus. Seulement trois heures sont nécessaires pour réduire environ 4 litres de déchets organiques en poudre fertilisante et jusqu’à 8 heures pour certains résidus. L’apport de chaleur a aussi l’avantage de permettre de composter des ingrédients d’origine animale, pourtant prohibée dans la pratique, «la chaleur permet d’éliminer les pathogènes des produits alimentaires d’origine animale», confirme-t-elle. 

Le fertilisant obtenu a une durée de conservation d’environ un an.

Geste écologique 

Les détritus alimentaires représentent la moitié des ordures d’un ménage moyen et 265 millions de tonnes chaque année en Amérique du Nord. Tero a la vocation de laisser son empreinte dans le développement durable et de réduire l’impact environnemental dans la gestion de ces matières organiques. «Nous souhaitons rendre le compostage le plus simple possible pour que ça s’intègre bien dans les habitudes de vie des gens à la maison et que le plus de personnes y adhèrent», commente Elizabeth Colombe, convaincue.

Le compostage maison permettrait de participer à la réduction de l’enfouissement des matières organiques qui représentent pas moins de 6% des émissions de gaz à effets de serre. «Cet enfouissement est vraiment nocif pour l’environnement, notre souhait est d’offrir une solution aux gens pour éviter ce processus et leur permettre de faire leur part pour l’environnement de cette manière-là.» Notons que la consommation électrique de cet appareil est équivalente à celle d’une cafetière ou d’un grille-pain.

Deux versions seront lancées officiellement sur le marché d’ici «une à deux semaines» selon les prévisions de la fondatrice. La version basique est au prix de 595$ et la Tero Plus à 695$. Cette dernière offre des fonctionnalités supplémentaires telles que la programmation à distance ou encore le calcul de la quantité des déchets sauvés de l’enfouissement grâce à une application.

 

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