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Près de 200 000 infractions en six ans

Surcharge, non-respect du Code de la sécurité routière, heures de conduite trop nombreuses. Bon an, mal an, les contrôleurs routiers du Québec donnent aux camionneurs délinquants plus de 30 000 constats d’infraction, révèlent des documents obtenus par TC Media via la Loi sur l’accès à l’information. En six ans, pour la période du 1er janvier 2008 et le 13 décembre 2013, ce sont près de 200 000 tickets qui ont été délivrés sur les routes québécoises.

Jumelées ensemble, les surcharges axiales (19 169 amendes) et totales (21 440) représentent l’infraction la plus fréquemment commise. Suivent les fautes reliées au non-respect de l’immatriculation des véhicules (33 497 billets d’infraction), soit 17% de tous les constats. Ensuite viennent les entorses à la règlementation relative à l’équipement (16 556 constats) et les manquements aux règles de circulation (15 499 amendes). En tout, les agents du CRQ donnent annuellement entre 30 000 et 35 000 amendes.

Les noms de plus de 400 exploitants et de plus de 100 conducteurs de véhicules lourds se retrouvent sur la liste «noire» de la Commission des transports du Québec (CTQ). Ces délinquants des routes, ayant accumulé trop de points d’inaptitude, n’ont tout simplement plus le droit de circuler au Québec.

Dégel

À l’aube du dégel printanier où les routes québécoises sont les plus vulnérables, des statistiques obtenues par TC Media révèlent que des milliers de camionneurs sont épinglés chaque année avec des camions surchargés qui dégradent prématurément nos routes.

«C’est une relation exponentielle entre la charge et le dommage de la chaussée. Sur un essieu simple, la charge légale est 10 000 kilos. Quelqu’un qui aurait 2 000 kilos en surcharge, donc 20%, causerait deux fois plus de dommages», explique Guy Doré, ingénieur et professeur au département de génie civil à l’Université Laval et titulaire de la Chaire de recherche industrielle du CRSNG sur l’interaction charges lourdes, climat et chaussées.

Afin de préserver l’état de la route au moment où elle est la plus vulnérable, le MTQ limite les charges permises dès la venue du printemps. «L’idée de la règlementation au dégel, c’est de maintenir, de façon idéale, l’endommagement constant, c’est-à-dire qu’on réduit la charge parce que la route est plus sensible pendant le dégel de telle sorte qu’on essaie d’éviter d’avoir plus de dommages pendant le dégel que pendant le reste de l’année», note M. Doré.

Lors de la période de dégel, qui s’échelonne généralement de la mi-mars à la mi-mai, les restrictions varient de 12 à 20% de la charge, selon le type d’essieux et la configuration du véhicule. Des règles qui sont souvent bafouées lors des premières semaines du dégel.

Les camionneurs réagissent

L’Association du camionnage du Québec (ACQ), dont l’un des rôles est d’informer et de défendre les intérêts de ces quelque 500 membres, se montre plutôt prudente avec les chiffres obtenus par TC Media.

L’organisme fait valoir que le total de 197 167 amendes émises au Québec en près de six ans, «comprend tout le trafic qui vient du Canada, qui vient de tous les coins des États-Unis. Vous savez, une feuille journalière d’heures mal remplie, ça constitue une infraction. Ça demande de la nuance. Le chiffre apparait explosif par rapport à la réalité sur le terrain. Ce sont des millions de véhicules qui passent», lance Marc Cadieux, président et directeur général de l’ACQ.

Les infractions pour la Capitale-Nationale

-Heures de conduite: 442

-Immatriculation: 1859

-Règles de circulation 1618

-Surcharge: 2236

À lire également: La dure réalité des camionneurs et Quel avenir pour l’industrie du camionnage?

Groupe Québec Hebdo

 

 

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