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La Faune domestique: fin de l’aventure

Le 4 mai prochain, une page d’histoire se tournera à Duberger. La Faune domestique du boulevard Wilfrid-Hamel fermera boutique définitivement. Le propriétaire, André Roy, a reçu une offre d’achat difficile à refuser. Le déclin dans le domaine des animaleries a été le clou dans le cercueil.

«C’est un ensemble de circonstances qui ont fait que l’on a pris la décision. Compte tenu du délaissement des gens vis-à-vis la nature pour se tourner vers la technologie moderne, on a décidé de fermer», mentionne M. Roy. Le commerce célébrera ses 30 ans d’existence le 4 avril, un mois avant sa fermeture.

«On ne pouvait pas espérer une hausse de la rentabilité. Au mieux, ça aurait été la stabilité», précise M. Roy, ajoutant qu’avant les enfants avaient des hamsters et aujourd’hui, ils s’amusent sur leur iPod et leur téléphone intelligent.

«Les animaleries ont eu mauvaise presse et on subissait les préjugés dont on n’était pas responsable», déplore le propriétaire. Ce dernier a développé par le passé un partenariat avec la Société protectrice des animaux (SPA) de Québec pour faire la promotion de ses animaux à adopter. La Faune domestique a misé sur l’éthique plutôt que d’encourager le milieu des usines à chiots. «Les gens n’ont pas tellement embarqué et les usines à chiots ont continué, soutient-il. Le pouvoir de l’argent via les principes de respect de l’animal, c’est difficile à contrer.»

D’ici trois semaines, les animaux, les poissons et les oiseaux auront quitté la place. Hormis les ventes, les bêtes restantes seront retournées aux fournisseurs. Le plus ancien pensionnaire, le macaque du Japon nommé Eugène, déménagera à Carignan. C’est dans ce sanctuaire d’animaux exotiques de la Fondation Fauna que le primate soufflera ses 28 bougies en juillet. «Quand on l’a eu, personne n’en voulait, se souvient André Roy. Il s’en allait dans un laboratoire ou se faire euthanasier. On l’a sauvé dans le fond. Il venait d’un zoo à Toronto.»

Le départ d’Eugène ne passera pas inaperçu au sein de l’équipe ayant compté au plus fort de l’achalandage une quinzaine d’employés. «Il fait partie de la famille, c’est devenu un ami. Dieu merci, on a été mis en contact avec un sanctuaire d’animaux exotiques», témoigne André Roy.

L’animalerie a été la première grande surface au Québec. À l’époque de l’ouverture, la Faune domestique proposait un concept unique. Misant sur le côté attractif, M. Roy a su aménager des cascades et vendre des animaux spécifiques. «C’est ce qui a fait la différence avec les autres animaleries», fait-il remarquer.

Le 4 mai lorsqu’André Roy fermera à la clé la porte définitivement, ce sera tout une partie de sa vie qu’il mettra de côté. Une période d’adaptation sera nécessaire avant qu’il se lance dans de nouveaux projets. «Une animalerie, c’est plus qu’un commerce, c’est une passion», conclut-il.

Plus de photos sur www.lactuel.com L’Actuel, membre du Groupe Québec Hebdo

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