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Sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale

TÉMOIGNAGE. «C’est le premier jour de décembre 1914 à 8:30 p.m. que je me suis décidé à m’enrôler», écrit Honoré-Édouard Légaré dans son journal. De commis de banque, le Charlesbourgeois de 26 ans reviendra décoré des honneurs propres aux héros.

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Une soirée entre amis, une discussion animée sur la guerre, et voilà Honoré-Édouard Légaré qui choisit d’aller au front. «C’était une aventure! Aller voir du pays! À l’époque, ce qui se disait, c’est que ça allait durer trois ou quatre mois…», explique aujourd’hui Lambert Légaré à propos de l’enrôlement volontaire de son père.

«Je pense déjà au retour», confie d’ailleurs celui-ci dans le train qui l’amène vers Saint-Jean. Là-bas, il entamera une vie militaire à laquelle il ne connaît rien, mais dont il est d’emblée déterminé à l’accueillir comme elle vient. «Je prends […] la résolution quoiqu’il advienne de faire mon devoir jusqu’au bout.»

Étude de la mitrailleuse, marches interminables, rationnement alimentaire et nuits d’inconfort préparent les hommes du 22e Bataillon canadien-français à la vie de tranchées. «Nous sommes gais afin qu’on ne dise pas que nous regrettons notre coup de tête», consigne Honoré-Édouard alors qu’ils débarquent en Angleterre, fin mai 1915, pour y poursuivre l’entraînement avant de rejoindre le front, en Belgique.

Départ pour les tranchées

«Me voilà au fond de la tranchée. Les mains dans la boue jusqu’aux coudes. […] Une balle allemande […] vient de me souhaiter la bienvenue.»

C’est le baptême du front pour celui qui vient d’être promu sergent. Ne vous montrez pas la tête hors des tranchées, n’y allumez pas de feu, méfiez-vous des offensives à l’aube et au crépuscule, couchez-vous avec votre carabine à portée de main, et ça, c’est le bruit d’une grenade qui vient d’exploser au-dessus de nous, lui résume le sergent qu’il vient relever. Les obus, il connaîtra bien assez vite en portant secours à leurs victimes – blessés à panser, morts à sortir des tranchées.

Les séjours «en enfer» alternent avec les périodes de repos où on essaie de laver corps et esprit de ces horreurs. Si Honoré-Édouard ne boude pas son plaisir lors de ses quelques permissions, il ne revient pas moins toujours à son poste.

De blessé à héros

Nommé officier responsables des mitrailleuses, il goûte le succès lors de la bataille de Courcelette (15 septembre 1916), qui établira la renommée du 22e Bataillon par la victoire qu’il arrache au prix de rangs largement décimés. Ceux-ci n’en sont que plus clairsemés au lendemain de la bataille de Regina (1er octobre 1916). Grièvement blessé, notre homme bat en retraite sous le feu incessant de l’ennemi.

Contre tout pronostic, il survivra à cette balle d’obus qui lui a perforé le poumon. La convalescence est longue et, finalement, définitive: sa santé ne lui permettra pas de retourner au front. Officiellement démobilisé en 1918, Honoré-Édouard Légaré recevra la Croix militaire pour sa vaillance et son courage.

Adresses d’Honoré-Édouard Légaré à Charlesbourg

– 6050, 1re Avenue, pendant sa petite enfance

– 8287, Trait-Carré Ouest, pendant une bonne partie de sa vie

– 671, Louis-XIV (anciennement 367), de 1956 à sa mort en 1961

Membre du Groupe Québec Hebdo

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