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Que sera l’avenir des Jardins vivaces?

Les Jardins vivaces existent depuis 1989. Photo: Gracieuseté

ZONAGE. Le vent souffle fort aux Jardins vivaces de Charlesbourg. Le propriétaire Jacques Hébert a reçu un avis de la Ville de Québec pour cesser la production de son paillis et de son engrais fabriqués à partir de résidus provenant de l’extérieur de son terrain.

L’entreprise située sur George-Muir a ouvert ses portes en 1989. Graduellement, le propriétaire a construit ses jardins pour en venir à avoir deux hectares en jardinage écologique. Tout a basculé en octobre 2020 lorsque de nouveaux voisins ont fait des plaintes concernant le bruit causé par la transformation du bois en copeaux sur la propriété. La Ville a d’abord demandé de limiter ses heures de broyage et de modifier ses installations pour diminuer le bruit. «Toutes mes installations respectent maintenant la réglementation en ce sens, rapporte le propriétaire. Depuis le début, je dis à mes clients que j’ouvre mon terrain privé au grand public. Les gens ont un accès direct à mon expertise reconnue dans le monde, parce que je fais de l’éducation participative avec eux.»

Zonage problématique

Le zonage agroforestier vient également nuire à l’entreprise, qui lui interdit de recevoir des matières résiduelles d’émondage pour faire sa production. Le propriétaire est donc contraint à arrêter ce qu’il considère comme le cœur de ses opérations et de ses revenus pour éviter de recevoir des amendes. «Ça pourrait être si simple, affirme Jacques Hébert. Avant que tout ça arrive, des sous-traitants de la Ville en émondage venaient porter chez nous des matières résiduelles provenant de résidences situées sur le territoire de la ville. J’avais déjà cette collaboration, il n’y avait rien de caché. Je dois maintenant engager un avocat pour qu’il lise la réglementation de la Ville de Charlesbourg qui prévalait avant les fusions municipales pour faire la preuve que j’ai un droit acquis.»

Dans le document Vision 2018-2028 pour une saine gestion des matières résiduelles de la Ville de Québec, il est écrit à la section 2 qu’une des actions possibles en ce qui a trait à la gestion des matières résiduelles est de modifier le cadre réglementaire pour favoriser les actions de mise en valeur. «J’ai hâte qu’on applique cette précision pour les Jardins vivaces, qu’on passe de l’écrit à l’action, insiste le propriétaire. Mon entreprise est écologique, car je donne une seconde vie à ces matières. Le document cadre parfaitement avec mes activités et mes intentions, mais on dirait que la Ville ne tient pas compte de sa propre vision et de son propre document pour mon cas.»

De son côté, la Ville de Québec affirme que la livraison de bois en provenance d’entreprises externes et la transformation des matières premières sont des opérations de nature industrielle, et non agroforestière. «Le propriétaire réalise une activité semblable à une scierie et cet usage est interdit sur son terrain, a déclaré la porte-parole de la Ville. Le propriétaire n’a pu faire la démonstration d’un droit acquis concernant une telle activité industrielle. Il doit donc limiter l’exercice de son entreprise à la culture et aux activités forestières provenant de sa propriété.» La Ville n’a toutefois pas commenté les informations écrites dans son document sur sa vision des matières résiduelles.

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